Tu souhaites immigrer au Canada et vivre au Québec? Avant de te lancer, il est important de lire des avis sur la vie au Québec. Il est temps pour moi de refaire un bilan et de te parler de la réalité de l’expatriation, des avantages comme des inconvénients de vivre au Québec. Bref, ce qu’il faut savoir avant de t’installer dans la belle Province : immigration, éducation, travail, santé, coût de la vie et différences culturelles. Cette fois, en plus de mon expérience, j’ai intégré des avis sur la vie au Québec d’autres expatriés. Cela m’a permis non seulement d’illustrer mes propos, mais surtout de confronter mon point de vue.
Pour commencer, je tiens à remercier toutes celles qui ont partagé leur expérience d’expatriation avec moi. J’ai adoré lire leurs histoires, toutes plus enrichissantes les unes que les autres. Même avec des parcours différents, les difficultés rencontrées sont souvent similaires. Ce que je ressens n’est donc pas atypique. Je savais que mon appel à témoignage était une bonne idée et j’ai été surprise par l’engouement et l’implication des fans pour y répondre. Ces témoignages illustrent mes propos, enrichissent mon avis sur la vie au Québec et surtout vous éclaireront sans aucun doute sur la réalité. Je vais répondre à plusieurs questions fréquentes dans un projet d’immigration :
- Comment immigrer au Canada et quelles sont les démarches d’immigration?
- Quel est le coût de la vie au Québec? Est-il plus cher qu’en France?
- Est-il facile de trouver du travail au Québec? Quels sont les salaires pratiqués dans la Province?
- Comment fonctionne l’école au Québec?
- La qualité de vie au Québec est-elle vraiment agréable? Et pourquoi?
- Quels sont les différences culturelles à connaitre avant de décider de vivre au Québec ?
Politique d’immigration au Québec : un écart entre séduction et réalité
Pour commencer à te parler de mon avis sur la vie au Québec, il est impossible de ne pas commencer par la politique d’immigration et ses démarches interminables. Notre parcours personnel l’illustre parfaitement : 3,5 ans pour obtenir le CSQ et RP depuis la France, 3,5 ans pour être éligible à la citoyenneté et 2,5 ans pour obtenir la citoyenneté. Presque 10 ans dans les démarches d’immigration, avec une joie d’être enfin franco-canadienne, mais un goût amer sur le traitement des immigrants au Canada.
Pourquoi immigrer et surtout comment faire ?
L’immigration est incontournable au Québec pour palier au vieillissement de la population, au faible taux de natalité et au manque de main d’oeuvre. Le gouvernement souhaite accueillir 50000 immigrants chaque année. Et avec l’objectif de protéger la langue officielle, les français sélectionnés sont de + en + nombreux.
Tu as sans doute déjà vu un reportage sur des français venus s’installer au Québec et leurs réussites incroyables, lu un article sur les avantages de la vie dans la belle Province ou peut-être même participé aux séances d’information du ministère de l’immigration dans un pays étranger. Oui, le Québec est vraiment très fort pour séduire. Et la communication des services de l’immigration pousse à mettre la province sur un piédestal. Mais qu’en est-il de la réalité? Je dirais que cela dépend de ta situation.
Obtenir un visa temporaire, c’est facile
Il est facile de venir vivre au Québec temporairement : permis fermé (PTF), permis vacances travail (PVT), permis jeune pro (JP), permis d’études et certification d’acception au Québec (CAQ), stages ou échange universitaire. Une fois ton visa en poche, ton conjoint pourra alors peut-être obtenir un permis de travail ouvert (PTO). Mais ensuite, est-il facile de rester? Et bien non. Après ton permis temporaire, il te faudra obtenir le Certificat de Sélection du Québec (CSQ) puis la résidence permanente (RP). Ce sera possible bien sûr, mais les démarches d’immigration sont coûteuses, fastidieuses et surtout elles peuvent être très longues. Et pour compliquer le processus, tu dois savoir que les lois peuvent changer en cours de route : ajout de tests de langues et de valeurs, changement des conditions d’obtention du permis post-études, restriction des achats immobiliers pour les résidents temporaires…
Attention ! Depuis début 2024, le gouvernement souhaite diminuer la part des immigrants temporaires et a voté des lois qui vont changer les choses. Il sera beaucoup + difficile de venir travailler au Canada et au Québec. Découvre les nouveautés : Immigrer au Québec, les dernières actualités.
La résidence permanente, c’est plus compliqué
Si tu souhaites obtenir la résidence permanente (RP) depuis ton pays d’origine, cela peut s’avérer compliqué. Pour le Québec, il faut obtenir au préalable le Certificat de Sélection du Quebec (CSQ). Cela va dépendre des objectifs politiques et des besoins économiques du Québec. Pour certains domaines, c’est plus facile, comme les TI par exemple. Aujourd’hui, tu dois t’inscrire sur la plateforme Arrima et attendre d’être sélectionné. Tu recevras une invitation et devras alors postuler pour obtenir le CSQ, puis la RP. Mais si tu ne corresponds pas aux besoins du moment, ce sera quasiment impossible.
Et tu dois savoir qu’il est théoriquement interdit de chercher du travail sans permis. Bien sur, tu peux chercher du travail depuis ton pays d’origine : c’est assez courant pour certains permis (permis Jeunes Pro, PTF avec EIMT, PVT). Il y a aussi les Journées du Québec avec des entreprises qui recrutent et prennent en charge les démarches d’immigration. Mais d’autres employeurs préféreront embaucher des détenteurs de permis sur place. Sans oublier les professions réglementées : cela nécessitera des démarches, des examens ou une reprise des études pour pouvoir exercer ta profession. Alors renseigne-toi bien avant de venir t’installer ici.
En savoir + : S’installer au Québec : les démarches d’immigration et Comment obtenir la citoyenneté canadienne
Francesca, arrivée en 2022 avec un PTO conjoint de fait : Nous sommes arrivés en avril 2022 avec un permis jeune pro de 2 ans pour mon compagnon et un permis de travail ouvert pour moi. Comme il a quitté son entreprise en septembre, je me suis mise dans le bassin PVT afin qu’il puisse retravailler et j’ai été tirée au sort le lendemain. On a fait toutes les démarches en mars 2023 et j’ai obtenu un PVT jusqu’en septembre 2024 (durée de l’assurance que nous avions prise). Mon conjoint a donc obtenu un permis ouvert conjoint de fait pour la même durée.
Après avoir passé l’IELTS et le TCF, je me suis inscrire sur Arrima fin janvier 2023. On a été invités 2 j plus tard. CSQ lancé en février et obtenu en juillet. Lancement de la RP mi-juillet, empreintes biométries fin juillet, visite médicale mi-août, validation fin août, décision finale le 31 août. 1er courriel pas reçu. Demande de renvoi et toujours en attente de ce courriel, mais nous arrivons au bout 🙂
Le système de santé québécois : plus réactif que préventif
Le système da santé est, pour ma part, le principal point faible du Québec. Alors pour te faire un avis sur la vie au Québec, il est important d’en parler. Déjà fragile, il a été anéanti par la covid. Il est plus que jamais réactif et non pro-actif. Pour débuter, il est compliqué de rentrer dans le système : difficile voire impossible d’obtenir un médecin de famille, et compliqué et souvent très long d’obtenir des RDV chez les spécialistes (sauf pour les cas extrêmes). Par contre, il existe des plateformes payantes pour trouver des RDV avec des médecins en quelques jours. Pour les urgences, il faut s’armer de patience car les attentes sont souvent interminables. Par contre, si tu as un problème grave, les prises en charge sont rapides et les soins sont de qualité. La RAMQ prend en charge les soins, sans avance de frais à faire : consultations, examens, analyses, radios et IRM, rééducation….
Mais il faut aussi avoir une assurance santé car les médicaments, les soins dentaires et l’optique ne sont pas pris en compte par le système public. Il est donc important de choisir les employeurs qui en proposent ; leur participation varie entre 50 et 100%. Même si les soins dentaires sont vraiment de qualité (supérieure à la France je pense), ils sont souvent très élevés : 230 $ pour un contrôle et détartrage, 4000$ pour une couronne, 10000$ pour un traitement d’orthodontie. Il est important de consulter plusieurs avis et de ne jamais oublier que le système privé est avant tout un business juteux. Et il faudra faire appel à un comptable lors de la déclaration d’impôts pour qu’il t’indique les frais de santé déductibles (assurance santé, frais non remboursés par l’assurance, orthodontie…).
En savoir + : J’ai testé le système de santé au Québec
Sandrine, arrivée en 2022 avec un CAQ puis PTF : Même si je l’avais pas mal lu, car je suis en plein dedans (je travaille dans un hôpital), le système de santé fait partie de mes désillusions. Il y a des choses qui fonctionnent, mais il faut connaître les bon plans sinon cela peut vite devenir compliqué pour ta santé et ton porte monnaie. Nous avons la RAMQ et une assurance santé terrible. On s’est inscrit dès notre arrivée sur la liste pour les médecins de famille et toujours rien. On a réussi à obtenir un médecin de famille pour les enfants car mon petit avait besoin d’être médicamenté pour son TDHA ; après une visite à la clinique pédiatrique à côté de la maison, un médecin a accepté de les prendre. Je pense que l’on a eu de la chance. Après discussion, j’ai su qu’il ne fallait pas hésiter à poser la question dans les cliniques car il y a parfois des places et ils peuvent te prendre sans que tu attendes des lustres.
J’ai aussi testé les urgences pour un accident de travail. Même en travaillant dans un hôpital pédiatrique, il n’y a aucun médecin qui peut prendre en charge le personnel donc me voilà dans un taxi pour aller aux urgences de l’hôpital général juif. Après 3h d’attente, je repars avec une attelle et des béquilles, le tout pris en charge par la RAMQ. J’ai été plutôt chanceuse ce jour là, mais après cela a été un peu compliqué pour le suivi avec 1 mois pour un RDV avec médecin du sport pour évaluer la situation!! Ils sont aussi très frileux sur la prescription d’examens spécifiques type IRM : il faut compter plus de 6 mois pour un RDV dans le public. C’est vraiment compliqué, mais pas impossible.
Vu de l’intérieur, je trouve que l’on manque vraiment de personnel qualifié ce qui fait que les soins en pâtissent et c’est bien dommage. Il y a beaucoup de manque de main d’œuvre et pour combler les postes, on tire le niveau vers le bas. Les formations sont plus longues pour avoir finalement des personnels pas forcément très impliqués dans leur métier et c’est dommage. Je ne généralisé pas, mais donne mon ressentis et je sais très bien que ce n’est pas la même chose partout.
Pour l’optique, les enfants et mon mari portent tous des lunettes. Après 1 an, il était temps de réviser tout cela pour les enfants. Il est assez aisé de prendre RDV chez l’optométriste car il consulte directement chez l’opticien. Et la consultation est prise en charge par la RAMQ (300$ de pris en charge tous les 2 ans pour les lunettes). L’assurance santé de mon mari prenait aussi 200$ en charge, donc au final pas de frais supplémentaires. Mais au niveau lunettes, ce n’est pas le même service qu’en France avec 1 paire achetée = 1 offerte, assurance pour les lunettes enfants offerte… Bref, on a eu des frais supplémentaires : déjà, paire de lunettes de sport pour l’un, lunettes abîmées pour l’autre …. Le fait que ce soit tous les 2 ans pour les enfants c’est dommage car à leurs âges, la vue bouge beaucoup.
Pour le dentaire, j’ai expérimenté cette partie là aussi avec un abcès qui a nécessité que l’on m’arrache la dent et me pose un implant. Sur ce poste là, rien n’est pris en charge par la RAMQ ni par l’assurance santé. Une facture de 4000$ en tout, même si on peux avoir une légère déduction sur les impôts, ça pique pas mal. Pour les enfants (ils ont +10 ans, donc plus rien n’est pris en charge par la RAMQ) je ne peux pas encore dire, ils y vont lundi!! Pour mon mari par contre, la visite de contrôle avec radio panoramique, détartrage complet a été très bien prise en charge par l’assurance santé, y compris la pose de vernis comme en France. J’ai été surprise, mais il ne nous reste pas grand chose à charge.
L’éducation au Québec : respect et valorisation des élèves
Si tu souhaites vivre au Québec, qu’en est-il du système d’éducation? La dernière étude PISA 2023 (l’OCDE teste les systèmes éducatifs de 85 pays) place la Canada en 7e position, tandis que la France est… 23e. Pour ma part le système d’éducation est non seulement de bonne qualité, mais surtout plus humain. Pour pour te faire un avis sur la vie au Québec côté éducation, voici quelques points clés que tu dois connaître :
Le rythme
L’école commence à 6 ans (possibilité à 5 ans). Avant, il te faudra trouver et payer une garderie. Il y a peu de vacances scolaires (Noël, relâche à Pâques et été), mais les journées sont plus courtes, les jours fériés sont placés les vendredis ou les lundis et il existe de nombreuses journées pédagogiques. La scolarité dure 13 ans, soit 1 an de plus qu’en France : 6 ans au secondaire, 5 ans au collège, 2 ans au Cégep pour une formation générale. A l’université, l’année est divisée en 2 sessions : automne et hiver. Les étudiants terminent donc en mai et reprennent fin août (il existe aussi des sessions + courtes en été). Au Québec, on adore les études et les diplômes. Beaucoup d’employés suivent des études en cours du soir, et parfois les entreprises les aident à les financer.
Les frais de scolarité
L’école est gratuite, mais tu dois payer les fournitures scolaires (livres, agenda, cahiers d’exercices et uniformes). Toutefois, tu dois savoir qu’à Montréal, il est difficile d’échapper aux écoles privées à partir du collège, avec des frais de scolarité importants (entre 5000 et 9000$ par an). Le service de ramassage scolaire est gratuit et les fameux bus jaunes viendront chercher tes enfants tout près de chez toi. A Montréal, ce service n’existe pas pour le collège ; il faut prendre les transports en commun. L’université est au centre des études au Québec. Les frais sont accessibles pour les Québécois et expatriés en RP, mais plus coûteux pour les français (même tarif pour les français que les canadiens) et encore plus pour les autres nationalités (de 4000$ à 20000$ par an).
Le rapport avec les enseignants
L’implication des professeurs et leur accessibilité sont des caractéristiques très appréciables. Par exemple, le professeur donne son mail aux élèves et répond à leurs messages. Il est disponible pour toutes les questions en fin de cours. Il est à l’écoute des élèves pour répondre à leurs besoins. Et en retour, il est respecté par les élèves et les parents. Une petite anecdote : les élèves, tout comme les étudiants, mangent en classe sans que cela dérange les enseignants.
Le mise en avant de l’individu
Tout est fait pour respecter chaque enfant, tenir compte de ses particularités, l’aider en cas de difficultés et surtout l’encourager. En fin d’année, il existe des prix pour récompenser les élèves de leurs résultats et de leurs efforts, afin de développer leur sentiment de fierté, le sens de l’effort, la persévérance et la réussite. A l’université, il existe des bourses au mérite pour récompenser les excellents résultats.
Valérie, arrivée en 2023 avec un PTO conjoint de fait : nous sommes arrivés en avril 2023, principalement pour 3 raisons : le travail, le système scolaire et la prise en charge de notre plus jeune fils qui est en situation de handicap. Là aussi, la France a ses lacunes en matière de prise en charge et d’intégration. J’ai du me battre pour tout, du diagnostic à la prise en charge qui n’était pas adaptée.
Dès notre arrivée au Québec, l’école du quartier nous a demandé tout le dossier médical et scolaire de notre fils. S’en est suivi un RDV avec l’équipe qui a évalué ses besoins. 3 semaines plus tard, il était scolarisé dans une classe spécialisée dans les troubles du langage. Une petite classe de 6 élèves, exactement l’environnement qui lui fallait. Un bus vient le chercher proche de la maison. J’ai pu pour ma part reprendre une activité professionnelle, chose que je ne pouvais pas faire en France, à cause des RDV orthophoniste, psychométricien…
Les contenus
La pédagogie est au centre du système éducatif, contrairement à la France qui favorise le savoir de ses enseignants. Pas de termes pompeux, mais du pragmatisme, de la collaboration et de la transversalité. Les forces : les mathématiques, les sciences et les langues. Les faiblesses : le français, l’histoire et l’absence de débats.
En savoir + : L’école au Québec et Étudier au Québec
Emmanuelle, arrivée en 2023 avec un PTO conjoint de fait : Après une expatriation de 2 ans, le retour en France a été compliqué. Les mois passent, les enfants grandissent et leur place au sein de l’école est difficile à trouver. 2 enfants scolarisés, 2 enfants en marge et peu épanouis c’est trop pour nos cœurs de parents. On se renseigne alors sur les pays qui proposent un système scolaire différent, « moins » scolaire, plus valorisant, plus humain. Le Canada revient régulièrement en tête de nos recherches. Et en octobre 2022, Benoît rentre du travail et me dit : « tu ne devineras jamais ?! On m’a contacté pour un poste au Québec qui réunit beaucoup de nos critères. » Et bien fonce, ça ne coûte rien. En décembre, il est retenu. Notre départ est finalement fixé au 31 juillet 2023.
Grâce au soutien de l’entreprise de mon mari, nous avons vécu notre arrivé de manière très sereine et confortable. Bien sûr, nous avons connu quelques difficultés, mais rien de différent à ce que l’on aurait pu connaitre en France : plus de place dans l’école du quartier dans laquelle Anna s’était projetée, transport scolaire en suspend pour Eliott car nous avons demandé un transfert d’établissement (secondaire neuf et plus petit), difficulté pour obtenir une carte de crédit (j’essaye encore d’en comprendre le principe), l’obtention d’un certificat médical pour obtenir le droit de travailler avec des enfants (je suis éducatrice spécialisée), l’attente pour obtenir l’équivalence de diplôme, le manque de place en garderie pour notre fils de 2,5 ans.
Globalement nous ne nous attendions pas à l’Eldorado et nous savions qu’un tel projet nécessite beaucoup d’attente, de réajustement, mais à ce jour aucune porte ne nous été fermée, tout semble possible alors oui ça demande des efforts mais tout se mérite ! Cela fait 6 semaines que nous sommes arrivés, les enfants sont heureux et nous aussi. Il est trop tôt pour faire le bilan mais nous avons tous un avis positif sur ces dernières semaines. Les enfants sont contents d’aller à l’école, Eliott adore ses professeurs, son nouvel établissement, ses amis et Anna adore les nouvelles découvertes qu’elle fait : le langage, l’histoire. Elle a déjà beaucoup plus confiance en elle ; c’est incroyable comme la considération, la bienveillance et l’entraide peuvent changer la face du monde (de notre monde en tout cas !) … Faire un bon bout de chemin ici ? Pourquoi pas !
Le monde du travail au Québec : le plus bel atout
Pour moi, c’est dans le monde du travail que les différences entre vivre en France et vivre au Québec sont les plus marquées. Comme l’économie se porte bien, les entreprises sont en croissance. Et avec le manque de main d’oeuvre, les offres d’emplois et opportunités sont nombreuses et les évolutions rapides. Un réel avantage de la vie au Québec.
Recommencer en bas de l’échelle
Tu dois savoir que la 1re expérience québécoise n’est pas un mythe. Les employeurs favorisent les candidats qui sont déjà dans le système. Souvent, ce que tu as fait dans ton pays n’est pas essentiel. Tu dois avoir une expérience ici, pour prouver que tu connais le monde du travail et son fonctionnement. Trouver un petit boulot est assez facile, mais décrocher un emploi équivalent dans ton domaine est plus compliqué.
Le réseautage est incontournable (beaucoup plus qu’en France), mais sera inexistant à ton arrivée. Tu dois souvent passer par un emploi sous-qualifié ou le retour aux études. Mais sache que tu bénéficieras d’opportunités si vite que ce ne sera pas long pour retrouver un emploi correspondant à tes qualifications. Si tu es sérieux et impliqué, tu seras sollicité rapidement. Par contre, il est essentiel de te renseigner sur ta profession : reconnaissance des diplômes, existence d’un ordre professionnel, salaires, offres…
Même si ma profession faisait partie des emplois en forte demande au Québec, je suis passée par de nombreux envois de candidatures sans réponse, un stage non rémunéré, une mise à pied économique, un emploi sous-qualifié et un remplacement de congé maternité sous-payé avant de trouver un poste correspondant véritablement à mon expérience et mes compétences. Mais j’ai trouvé un emploi en quelques semaines, bénéficié d’une promotion 18 mois après mon entrée en poste et trouvé une job parfaite 2,5 ans après mon arrivée.
Pas de sécurité de l’emploi
Ici, la sécurité de l’emploi n’existe pas. Quand tu réussis une entrevue, tu reçois une offre écrite que tu signes et ce sera tout. Tu n’auras pas de contrat de travail écrit. Tu recevras ta paie aux 2 semaines, avec ta fonction et ton salaire. Pour les français, c’est parfois compliqué d’accepter que le CDI n’existe pas. Oui, on peut se faire renvoyer dans la journée. Un inconvénient de la vie au Québec? Pour vrai, cela n’arrive pas souvent, car il est difficile de remplacer les employés. Et quand cela se produit, tu retrouves vite un autre emploi, souvent mieux (crois-moi, c’est du vécu).
En revanche, changer de travail est très facile avec un préavis généralement de 2 semaines seulement, même pour les cadres. En prime, tu recevras les bons voeux de réussite et les recommandations de la part de ta direction et tes collègues qui se réjouissent pour toi. Au final, tous ces départs t’offrent des opportunités plus vite que tu ne l’imagines, un bel avantage pour évoluer rapidement.
Pour les mandats temporaires, comme le remplacement d’une femme en congé de maternité (12 mois au Québec), n’hésite pas à saisir l’opportunité. Tu seras dans le système, tu acquiereras une belle expérience, mais surtout tu pourras bénéficier des opportunités en interne. Et avec les nombreux départs, il y en a beaucoup plus que tu peux espérer.
Les opportunités pour les jeunes
Toujours la même question depuis notre arrivée : « Pourquoi venir au Québec en habitant dans le sud de la France ? » Et ma réponse est toujours la même : « Pour offrir le meilleur des avenirs à mes enfants et avoir une qualité de vie agréable. » Aujourd’hui, le 1er objectif est atteint pour mes jumeaux. Ils sont arrivés à Montréal pour leurs études supérieures, qu’ils ont réussies avec brio. Lors de leur entrée sur le marché professionnel, non seulement leurs recherches ont été très courtes, mais les propositions incroyables. Ils ont intégré de grandes entreprises internationales qui leur offrent un excellent salaire, des avantages bien sûr, mais aussi de réelles opportunités de formation et d’évolution. Leur situation est incomparable avec celles offertes en France, voire en Europe, pour les jeunes diplômés sans expérience.
Une hiérarchie horizontale
La notion de « supérieur » et « d’employé » n’existe pas au Québec. Les directions et les gestionnaires intègrent vraiment les collaborateurs dans leurs réflexions et sont toujours très accessibles. Le travail d’équipe est au centre des méthodes de gestion. Les remerciements et félicitations sont réguliers et naturels. Et tout le monde se mélange, pour manger comme pour sortir boire un verre après le travail (les fameux 5@7).
L’inclusion, une priorité au Québec
L’inclusion est au coeur des relations. C’est un endroit où l’égalité des chances est favorisée. Il est facile de changer de voie, de travailler dans des secteurs différents, de faire des pauses dans son parcours professionnel pour des projets personnels. La base des relations est la confiance. Les qualités humaines prédominent sur les expériences. On souhaite avant tout que tu t’intègres dans l’équipe et que tu puisses t’épanouir. On sait qu’une personne épanouie sera plus productive et impliquée. Et on peut même t’offrir des opportunités de fonctions dans lesquelles tu n’as pas d’expérience car on croit en tes compétences. A toi de faire tes preuves. Mais en développant l’inclusion à outrance, attention au risque de discrimination positive.
Une meilleure qualité de vie
Pour finir mon avis sur la vie au Québec côté professionnel, la conciliation travail-famille est réelle. C’est pour cette raison que la qualité de vie est renommée. C’est un réel avantage quand tu vis ici. Beaucoup d’entreprises sont aux 35 heures, proposent 4 à 5 semaines de vacances, ferment pour Noël, incluent les assurances santé, offrent des avantages aux employés pour leur bien-être (activités sportives, transports collectifs…), horaires d’été… Au bureau, tout le monde quitte tôt, même les gestionnaires. Si tu fais tes preuves, ton employeur mettra tout en oeuvre pour te garder en te chouchoutant. Et ça change des réflexions en France comme « Tu as bien de la chance d’avoir un CDI. » Le télétravail est très développé et le mode hybride favorisé : tu peux choisir ton rythme en fonction de tes envies et de ta vie. On va même plus loin avec plusieurs semaines de travail depuis l’étranger autorisées : une aubaine pour les expatriés, non ?
En savoir + : Trouver un emploi au Québec , Créer son CV canadien pour trouver du travail
Fanny, arrivée en 2018 avec la RP : J’ai d’abord trouvé en 4 mois un emploi temporaire de secrétaire, puis un poste de directrice municipale seulement 9 mois après mon arrivée. J’ai décidé de changer d’emploi il y a 2 ans. Je trouve que d’un point de vue professionnel, tout va plus vite ici : on change d’emploi beaucoup plus facilement (pas de préavis à rallonge, même pour les cadres). Mais revers de la médaille, on peut aussi être renvoyé du jour au lendemain.
Les relations professionnelles sont plus faciles, plus décontractées : l’utilisation du tutoiement y est sûrement pour beaucoup. J’aime aussi les horaires de travail, on commence plus tôt, on a une courte pause le midi, et on finit plus tôt le soir. Ça nous donne le temps de profiter du reste de la journée et de faire des activités après le travail. Aujourd’hui, j’ai envie de nouveaux projets, de nouveaux défis. J’ai commencé une formation universitaire à distance cette année, et j’ai hâte de voir vers quels nouveaux horizons professionnels cela me mènera. Ici, tout est possible, tout est réalisable !
Le coût de la vie au Québec : des prix de + en + fous
Pour avoir un avis sur la vie au Québec, le poste des dépenses est essentiel. Le coût de la vie au Québec est-il plus important que cela de la France? Le Québec n’a pas échappé à l’inflation après Covid. Bien au contraire. C’est même, selon moi, le principal inconvénient quand tu vis au Québec. Les prix se sont envolés, parfois sans aucune explication plausible et justifiée : pas de guerre, une énergie hydraulique, des ressources naturelles importantes… Si le coût de la vie au Québec était un réel avantage par rapport à la France il y a quelques années, ce n’en est plus un. Cela dépend bien sûr de ta situation personnelle, mais les prix sont globalement plus élevés et les charges augmentent considérablement.
Les charges de + en + importantes
Les loyers restent accessibles, même à Montréal en comparaison avec d’autres grandes villes, et il n’y a pas de caution à verser. Les appartements offrent plus d’espace et les électros sont souvent inclus (frigo, cuisinière, micro-ondes, voire laveuse). Mais la pénurie d’appartement dans la métropole rend les recherches de logement compliquées. Le coût de l’énergie est faible et l’eau est intégrée dans les taxes des propriétaires, ce qui présentent un bel avantage. Mais les frais de transport, d’Internet et des cellulaires sont élevés et les taxes municipales et scolaires des propriétaires augmentent sérieusement. Les prix de l’alimentaire sont devenus fous. Il faut apprendre à choisir ses épiceries selon leurs points forts et acheter en rabais pour s’en sortir correctement. Et que dire des prix du vin à la SAQ : c’est choquant pour une française. Quand aux loisirs, leurs coûts ont littéralement explosé : restaurants, bars, activités… Une fois les taxes et le service ajoutés, la note est toujours bien salée.
Les salaires sont très corrects
Le salaire moyen en septembre 2023 au Québec est de 60492$ brut contre 63181$ au Canada (source Jobillico) . Si tu reçois une offre, il est important de savoir calculer le salaire net (hors charges et impôts prélevés à la source) : tu as des sites spécialisés disponibles. Pourtant, de nombreuses personnes touchent le salaire minimum (15,25$ / h) ; je me demande comment elles font pour s’en sortir. Les aides existent, mais elles sont moins importantes qu’en France, et non accessibles aux résidents temporaires pendant 18 mois. Par contre, depuis peu, pour ceux qui arrivent avec un permis d’étude, il est désormais possible de travailler à temps plein (versus 20h semaine auparavant). Et a partir de septembre 2024 ce sera 24h. Un changement non négligeable dans le poste budgétaire.
Pour finir, il ne faut pas sous-estimer l’investissement nécessaire à cette nouvelle vie : déménagement, équipement en appareils électriques qui ne sont pas compatibles, meubles, vêtements pour survivre aux hivers, frais de garderie et de scolarité, loisirs… Il te faudra racheter tout ce que tu n’as pas emporté, mais aussi pour faire de ton nouveau lieu de vie un cocon douillet et agréable.
Sandrine, arrivée en 2022 avec un CAQ puis PTF : J’avoue que je m’étais pas mal renseigné avant d’arriver, donc je n’ai pas été surprise. Mais il y a quand même des choses qui m’embêtent. Pour les courses, je déplore l’absence de bons légumes à prix correct dans les supermarchés. Le prix du beurre ça devient délirant. Mais de ce que je sais, les prix ont pas mal augmenté en France aussi, alors je ne sais pas si cela est vraiment plus élevé. Être obligé de faire plusieurs magasins pour profiter des bon rabais afin que le panier de course n’explose pas est parfois pénible. Et les prix affichés sans taxes me perturbent toujours. Sinon, le prix des box et forfaits cellulaires m’affolent. Concernant les logements, je ne peux pas juger car nous sommes propriétaire sans crédit. La seule chose que je déplore c’est qu’avec la nouvelle loi pour l’achat, nous sommes coincé dans le condo jusqu’à la RP!!
Kate, arrivée en 2023 avec la RP : Bonne surprise en matière de logement. Nous vivons à Montréal dans un immeuble avec de très belles prestations (salle de sport, piscine) pour un prix équivalent à ce que nous aurions pu payer en Région Parisienne pour quelque chose de + basique. Tout l’électroménager est compris dans la location, ce qui fait une belle économie à l’arrivée. Le prix des voitures comparativement à l’Europe nous a paru plus abordable. Cela s’est vérifié avec le modèle que nous avons choisi, qui est un modèle européen. Ça a été une bonne affaire pour nous. Cependant, lorsque nous arrivons, notre côte de crédit est mauvaise, cela a un impact sur le prix de l’assurance qui est donc très élevé la 1ère année.
Pour l’alimentation, lorsque nous avons quitté la France, les prix des produits alimentaires avaient déjà beaucoup augmenté. En arrivant ici, on peut dire que l’inflation a aussi fait son œuvre outre-Atlantique. Concernant les produits frais, le marché Jean Talon a plutôt été une bonne surprise. J’y ai trouvé des producteurs locaux qui proposaient des produits de qualité, voire bio, pas nécessairement plus chers que ce que nous pouvons trouver en supermarché. Je sais qu’il y a des alternatives (livraisons de paniers par exemple) mais je n’ai pas encore eu l’occasion de tester. Nous avons trouvé des magasins qui importent des produits Français et nous avons eu la bonne surprise de constater que les prix n’étaient pas prohibitifs. C’est certes un peu + cher qu’en France, mais c’est bien agréable de retrouver quelques repères. Manger correctement revient globalement cher (fruits et légumes) mais c’est aussi le cas en France.
Pour ce qui concerne les produits de consommation courante, c’est un peu compliqué de trouver des produits sains surtout lorsque l’on souhaite éviter trop de sucre, trop de sel, trop de gras ou encore les conservateurs ou additifs dangereux. J’arrive quand même à trouver mon bonheur même si ça demande un peu de temps d’éplucher les étiquettes en arrivant. C’est probablement personnel, mais je trouve que les restaurants sont assez décevants par rapport à la variété et à la qualité de la restauration (même rapide) en France. Par ailleurs, je trouve que manger à l’extérieur de chez soi reste coûteux. Sans trop faire attention aux prix , nous avons pris des sandwichs chez un traiteur italien cet été lors d’une balade. La facture a été salée puisque nous en avons eu pour 85 $ pour 4 sandwichs + 4 boissons.
Les différences culturelles : bien au delà des accents
Pour te faire un avis sur la vie au Québec, le + important est de bien prendre conscience que même si on parle français au Québec, la culture est bien nord-américaine. Les différences culturelles entre la France et le Québec sont réelles et profondes, bien au delà des accents.
La peur du conflit des québécois
Au Québec, on déteste la chicane. Je dirais même qu’on fuit le conflit et qu’on évite le clash. C’est souvent pour cette raison qu’on ne dit pas les choses clairement. On préfère se taire, ou passer son message avec des sous-entendus et des signaux subtils. Bien évidemment, c’est agréable en apparence. Tout le monde est gentil et les relations sont calmes et agréables. Mais à long terme, cela peut engendrer des mésentendus, des non-dits, des impressions d’hypocrisie.
Et il ne faut pas confondre cette peur du conflit avec de la bienveillance, au risque de grosse déception. En France, on a tendance à nommer les choses sans complaisance et à faire une rétro action très franche. Ici, cela peut être perçu comme une critique forte, voire une attaque personnelle. Il faut mettre les formes pour passer ton message. Il est quasi impossible d’avoir une discussion franche, un débat. Et c’est ainsi depuis l’école. On préfère souvent l’évitement ou le ghosting. Pour vivre au Québec, il faut vraiment savoir lire entre les lignes.
La réussite respectée
Ici, comme sur le continent nord-américain, la réussite suscite de la joie et de l’admiration. Tu parles ouvertement de ton salaire, tu peux t’acheter une voiture de luxe, tu racontes tes voyages même les plus dispendieux… et tout le monde est heureux pour toi. Pas de jalousie, pas de rayure sur ta voiture, pas de suspicion sur ton ascension professionnelle. Tout ce qui t’arrive est mérité. Et c’est vraiment appréciable.
Le positivisme contagieux
Ce que j’aime beaucoup ici c’est le positivisme. J’adore l’énergie des gens. Les sourires et la joie sur les visages contrastent énormément avec la morosité et l’agressivité en France. Ici on ne râle pas du matin au soir ; c’est beaucoup plus cool et relax. On ne vit pas à 100 km/h, tout ne doit pas être fait dans la minute, on ne se bouscule pas. Ça court moins, c’est bien plus posé. Beaucoup moins de stress! Et comme c’est contagieux, après quelques mois, tu vas voir ton score sur l’échelle du stress diminuer. C’est énergisant et ça fait du bien de vivre dans un état d’esprit positif (ça prend de l’énergie la morosité et la mauvaise humeur).
La tolérance et l’inclusion intégrés
Je crois que le Québec, et plus particulièrement Montréal, fait partie des lieux les plus tolérants. On peut vivre comme on veut, on peut penser ce qu’on veut, et chacun fait à peu près ce qu’il lui plaît. Personne ne regarde personne et surtout personne ne juge. Cheveux violets, tatouages, originalités sont présents partout et surtout acceptés. C’est non seulement agréable et encourageant pour les prochaines générations, mais surtout ça te permet de te sentir bien toi aussi, d’oublier tes complexes en sachant que tu ne seras jamais jugé. La diversité est très développée dans tous les secteurs. La culture cosmopolite se ressent dans le monde du travail, l’art, les événements, la bouffe… Je note tout de même une réelle différence entre Montréal et le reste du Québec, plus conservateur.
Les médias tout puissants
Sur ce point, je sais que le sujet est délicat, mais je ne peux pas le passer, car il compte dans mon avis sur la vie au Québec. Le peuple québécois n’a connu aucune guerre, ni dictature. Sans doute que cela explique que je le trouve parfois naïf et assez centré sur lui-même. Il suffit d’observer les nouvelles : on ne parle peu des autres provinces et des autres pays que pour les grosses catastrophes, pour critiquer ou si un québécois est impliqué. Il est vrai que les chroniques et les animateurs qui parlent de tout et de rien, c’est relax et amusant. Mais ce n’est pas vraiment du journalisme.
L’absence de vrais reportages et de débats permet aux médias de mieux contrôler les informations. Le manque de nuance, voire la propagation de la peur et la hargne des médias est, à mon humble avis, pas idéal pour le climat social. La crise de la covid en a été la preuve: les médias, de concert avec le gouvernement, ont terrorisé et divisé les québécois. Qui ont suivi, sans rien dire. Pas de chicane, souviens-toi…
Aujourd’hui, chaque météo se transforme en crise climatique majeure et fin du monde. Les experts en tout et n’importe quoi fleurissent pour donner leur avis. Mais où sont les scientifiques et les véritables professionnels? Ils ont en réalité peu de marge de manoeuvre pour s’exprimer, au risque de perte leur droit d’exercer par leur ordre professionnel. Au final, la majorité des jeunes choisissent de ne plus écouter la télé ou la radio, ni lire les journaux tout puissants du Québec. Mais faire l’autruche n’est pas forcement la solution.
La spécificité du Québec
Il y a cependant un point commun entre les cousins : leur ego et chauvinisme. Le français avec son vocabulaire et son assurance de maudit français et le québécois avec son sentiment de minorité qui se transforme en complexe de supériorité. Sans doute parce que le Québec se distingue comme la seule Province dont la langue officielle est le français dans l’immense Canada, les québécois veulent toujours être différents, faire toujours plus. Le Québec se revendique distinct du Canada et le gouvernement provincial est très nationaliste. Une fête nationale différente de celle du Canada, des jours fériés nationaux renommés, des lois spécifiques… Et parfois cela peut paraitre comme un peu trop.
Par exemple, pourquoi défendre le français avec des lois limitant voire interdisant l’usage de l’anglais, alors que les jeunes ne rêvent que de mondialisation et que les entreprises travaillent obligatoirement avec le Canada et les USA? Et pourquoi ne pas reconnaitre les professions plus facilement : un pharmacien français est-il vraiment incapable d’exercer son métier au Québec, au point de recommencer ses études?
Un avis sur la vie au Québec reste subjectif
Ce n’est qu’un avis…
Même si j’essaie de te donner un avis juste sur la vie au Québec, garde en tête que cela reste subjectif. Chacun va aborder son expatriation en fonction de sa motivation, son projet, son caractère, son histoire et ses valeurs. Il y aura des évidences et des surprises pour chacun. Mais elles seront sans doute différentes.
Bien sûr, je n’ai pas pu tout aborder dans cet article. Je sais que tu adoreras la nature et les paysages époustouflants de ce pays. La gentillesse et l’amabilité des Québécois te feront halluciner. La sécurité dans les rues, même la nuit pour une femme seule, te rassurera. Les animations gratuites et les festivals te permettront de profiter de l’été avec ta famille. Tu vas même sans doute adopter certaines expressions d’icitte.
Mais n’oublie pas que tu vas devoir aimer (ou apprendre à aimer comme moi) l’hiver en t’équipant correctement et en profitant des loisirs de saison. La bouffe française va te manquer infiniment. L’éloignement de la famille et des proches sera difficile à supporter et tu vas vivre les anniversaires, les mariages et surtout les deuils à distance. Ce ne sera pas facile de te faire des vrais amis québécois qui ont déjà leur cercle social et qui craignent que tu repartes en France. Tu vas vivre des hauts et des bas, avec des baisses de moral et des remises en question. Enfin, tu subiras sans doute des échecs et apprendras à te relever. Ce sont toutes ces expériences qui vont enrichir ta nouvelle vie.
En savoir + : 150 différences qui changent ta vie
Alors, as-tu idéalisé le Québec?
Tu souhaites vivre au Canada, ou tu y vis déjà, mais as-tu idéaliser la vie au Québec ? Il est normal d’idéaliser ce que l’on ne connait pas. La pelouse semble toujours plus verte ailleurs. En réalité, la vie n’est facile nulle part. Le + important est d’être conscient que l’expatriation n’est jamais facile. Il faut d’abord sortir de sa zone de confort, puis s’adapter au mode de vie, aux changements, aux différences et aux coutumes, sans renier sa propre culture. On dit qu’il existe 4 stades :
- la lune de miel (excitation et enchantement),
- le choc des cultures (perte de repères voire désillusion),
- l’adaptation ou l’échec (intégration et adoption des codes)
- la maturité (navigation aisée entre sa culture et celle de son nouveau pays).
Pour ma part, le choc des cultures m’a sauté en pleine face pendant la covid. Finie la lune de miel, au point de devoir m’éloigner du Québec pendant quelques temps. Mais après avoir vécu une autre expérience, profité de mes proches et pris du recul, je crois que je suis désormais dans la phase d’adaptation.
En savoir + : Bilan 3 ans et bilan 4 ans
Pour conclure, ce sont toutes ces différences qui font la richesse de l’expérience d’une immigration. Une nouvelle vie, où qu’elle soit d’ailleurs, qui t’obligera à t’ouvrir à d’autres cultures pour, au final, t’enrichir personnellement. Même si ton expatriation n’est que temporaire, tu en sortiras différent. A toi de vivre ta propre expérience.
PS : N’hésite pas à partager ton avis en commentaire.
Pour aller + loin : Comprendre le système bancaire , Conduire au Québec , L’école au Québec, Etudier au Québec, Trouver un logement à Montréal, Trouver un emploi, Faire son CV canadien, Pourquoi aimer l’hiver, Top 10 des traditions au Québec
Superbe article, très complet et qui parle du positif, mais aussi des difficultés. Je viens d’arriver sur Québec city et ce blog est une vraie mine d’or. Je vous souhaite le meilleur.
Bonjour Sandra,
Merci pour votre retour et surtout bienvenue au Québec. Je vous souhaite le meilleur dans votre projet.
Christel
Un article honnête comme la plupart de vos articles, que je mets plaît à partager régulièrement. Merci.
Bonjour,
Merci pour votre retour.
Bonjour,
Je suis très heureuse d’avoir lu votre blog, très enrichissant et félicitations d’avoir pris du temps pour la rédaction. Mes enfants sont à Montréal depuis 3 ans et lorsque je reviens de mon séjour pour leur rendre visite, je suis très nostalgique. La différence par rapport à la France est grandiose : sérénité, agressivité, contact humain, etc…
Je vous remercie beaucoup d’avoir transmis toutes ces informations. Je vous souhaite une belle journée.
Bonjour,
Merci pour ce retour. C’est toujours agréable de constater que mes articles informent et plaisent aux lecteurs. Motivant pour poursuivre mon partage d’expérience d’expat au Québec. Vos enfants sont épanouis, j’en suis sûre, tous comme les miens aujourd’hui.
Bonne journée et excellents prochains séjours.
Bonjour Christel, Je suis au début de mon projet d’expatriation en famille, et je partirai avec le même objectif que vous pour mes enfants. Je suis en attente d’une réponse pour un poste avec un PTF .Vous lire permet d’appréhender un peu mieux la réalité québecoise.
Merci 🙂
Bonjour, Je vous remercie de votre retour car connaitre la réalité permet une meilleure intégration. Je vous souhaite une belle continuation dans ce projet de nouvelle vie. Christel
Il ne faut pas oublier aussi l’efficacité relative de l’assurance emploi (chomage) canadienne ainsi que d’autres organes de Service Canada, qui a clairement un manque de transparence sur son fonctionnement. Contrairement à la France, vous ne toucherez que 55% de votre salaire, basé sur un calcul très peu clair. De plus des gens parfois attendent leurs prestations pendant plus d’un an…
Effectivement ce pays n’est pas comparable sur les prestations sociales. Moins de chômage, et on peut aussi être renvoyé du jour au lendemain. Par contre, il est bien souvent plus facile de retrouver un travail. Il existe aussi de bonnes prestations familiales et un congé de maternité de 1 an, dont une partie partageable avec le père. Mais on le sait en partant dans ce type de pays, non ?