Immigrer au Québec pour travailler en 2024 : toutes les actualités

Tu rêves de Canada ?  Et la belle Province t’attire particulièrement ? Mais en 2024, on parle d’inflation, de crise du logement et de récession. Alors avant de te lancer dans ton projet, il est important de connaitre les démarches d’immigration, mais aussi les nouvelles mesures du gouvernement et l’environnement actuel. Voici un résumé des dernières actualités pour immigrer au Québec pour travailler.

Pour commencer, je tiens à préciser le contexte de cet article : je ne suis pas une spécialiste de l’immigration. Je n’ai aucun service à vendre. Je suis juste une française, installée au Québec en famille depuis 2017, qui souhaite partager son expérience avec les expatriés et futurs expatriés. Pour moi, il est essentiel de connaitre les points positifs comme négatifs avant de se lancer dans un projet comme immigrer au Québec pour travailler. Les reportages dans les médias et les conférences ne présentent que les personnes qui réussissent. On présente le Québec comme l’eldorado. C’est important de faire rêver. Mais la réalité est souvent bien différente.

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Rappel des démarches pour immigrer au Québec pour travailler

En introduction, voici plusieurs points essentiels à connaitre pour ton projet. Oui, le Québec a besoin de main d’oeuvre. Le gouvernement estime à 1 million le nombre de postes à pourvoir d’ici 2030. Sa population est vieillissante et son économie se porte bien. L’immigration est donc la clé.

Mais attention, le Canada pratique l’immigration choisie : les visas sont obligatoires et accordés en fonction des besoins (âge, études, expériences, type de professions…). Et le Québec choisit lui-même ses immigrants. Les démarches d’immigration sont donc compliquées : d’un côté, au niveau provincial, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) gère la sélection et appuie l’intégration des immigrants. Il faut obtenir le Certificat de Sélection du Québec (CSQ). De l’autre, le gouvernement fédéral (IRCC) admet les candidats, avec les différents permis de travail et la Résidence Permanente (RP).

Les différents type de permis de travail

Il existe plusieurs permis pour travailler au Québec, avec une grande différence entre le statut permanent et le statut temporaire.

  • S’installer durablement : pour s’installer durablement, il faut remplir une déclaration d’intérêt en ligne dans le système Arrima. Si ton profil correspond aux critères d’invitation établis par le gouvernement du Québec, tu recevras une invitation à présenter une demande de sélection permanente pour obtenir le Certificat de Selection Québec (CSQ), puis la Résidence Permanente (RP).
  • Décrocher un emploi temporaire : de nombreux employeurs du Québec sont prêts à embaucher des travailleurs étrangers pour des postes temporaires d’une durée maximale de 3 ans. Une fois l’offre d’emploi obtenue, les démarches d’immigration pourront démarrer (le futur employeur et le futur employé).

Le permis de travail ouvert (PTO) 

Le permis de travail ouvert (PTO) permet de travailler pour n’importe quel employeur, au Québec et au Canada. Il sera possible de changer d’employeur, de province, de domaine selon ta situation et tes envies. Mais il est difficile à obtenir. Voici les différents types de permis :

  • le Certificat Sélection Quebec (CSQ) et la résidence permanente (RP)
  • le Permis Vacances-Travail (PVT)
  • le Permis de Travail Ouvert (PTO) pour les conjoints d’étudiants ou de travailleurs qualifiés disposant d’un permis de travail temporaire
  • le permis de travail post-diplôme (PTPD) pour ceux qui ont étudié et obtenu un diplôme au Canada
  • le permis de travail ouvert transitoire pour certains demandeurs de la résidence permanente (hors Québec)

Le permis de travail fermé (PTF)

Un permis de travail fermé t’autorise à travailler pour un seul et unique employeur au Québec comme au Canada, clairement défini avant le départ et inscrit sur le permis de travail. C’est avec cet employeur que devras faire des démarches d’immigration. Une fois sur le territoire, tu ne pourras travailler pour aucun autre employeur sans modifier les conditions de ton permis de travail au préalable.Voici les différents types de permis :

  • le permis de travail classique (Programme des Travailleurs Étrangers Temporaires – PTET)
  • le permis Jeunes Professionnels
  • le permis Stage Coop International
  • le permis Mobilité Francophone
  • le permis de travail pour les titulaires d’un CSQ au Québec qui disposent d’un permis de travail expirant prochainement

En savoir + : S’installer au Canada, les démarches d’immigration

Concrètement comment venir travailler au Québec ?

La meilleure solution pour immigrer au Québec pour travailler est bien évidemment la voie permanente, avec le CSQ et la RP. Mais comme elle est très difficile à obtenir, les étrangers privilégient les permis de travail temporaires, qu’ils prévoient de transformer en permis permanents une fois sur place. Beaucoup d’immigrants choisissent le permis d’études ou le PTF, permettant d’obtenir un PTO pour le conjoint. Immigrer au Québec en 2024

Mais ces situations restent fragiles et présentent des inconvénients. Par exemple, avec un permis temporaire, il est plus difficile de trouver un emploi stable. Ensuite, être lié à un employeur peut s’avérer risqué (abus de l’employeur ou rupture du contrat). Tu dois savoir que le Québec connait un ralentissement économique depuis fin 2023. Certains immigrants temporaires ont perdu leur emploi, d’autres ont des difficultés pour en trouver. D’autre part, tu n’auras pas toujours droit aux couvertures et aides sociales du Québec. Ensuite, l’accès à la propriété sera difficile, en particulier depuis la nouvelle loi de 2023. Pour finir, les démarches peuvent changer à tout moment : nombre d’heures de travail autorisées avec le permis d’études, changement des établissements agréés, durcissement des permis post-diplôme, changement des catégories d’emplois admissibles… Il faut considérer tous ces éléments avant de tout quitter pour partir.

Immigrer au Québec pour travailler : quelles sont les actualités ?

Je suis arrivée au Québec avec la RP en poche. Je fais partie des derniers dossiers papiers, avant le lancement de la plateforme Arrima. Mais ne crois pas que je suis chanceuse. Non, j’ai mis 2,5 ans pour obtenir le CSQ, puis la RP. Aujourd’hui, je suis citoyenne canadienne. Là encore, ça a été un parcours difficile de 2,5 ans. Malgré ce nouveau statut, je suis très curieuse et toujours à l’affut des actualités en terme d’immigration.

Dernièrement, j’ai découvert dans les médias que le Québec avait atteint les 500 000 immigrants temporaires avec une augmentation de +46% en 1 an. Les débats politiques et médiatiques ont été animés. Et de nouvelles mesures ont été adoptées, en particulier pour stopper l’immigration temporaire, qui a de nombreuses conséquences sur l’intégration des nouveaux arrivants. Encore une preuve que les projets d’immigration temporaire sont fragiles. Voici un résumé des changements récents en matière d’immigration au Canada et au Québec .

Nombreux changements pour les étudiants étrangers

Le 22 janvier 2024, IRCC a annoncé la mise en place de plusieurs mesures concernant les étudiants étrangers au Canada. Et cela concerne toutes provinces. Ces mesures visent à réduire l’immigration temporaire, jugée trop importante et non conforme aux critères d’immigration permanente.

Plafonnement des permis d’études

  • Plafonnement des demandes de permis d’études au Canada :  Le plafond est fixé à 360000 permis d’études en 2024 (soit une baisse de 35%/2023), pondéré par province et territoire. Cette mesure sera en place pour 2 ans. Les étudiants à la maîtrise, au doctorat et ceux des niveaux du primaire et secondaire ne sont pas concernés. Et les détenteurs actuels d’un permis d’études ne sont pas touchés par ces mesures.
  • Création d’une lettre d’attestation de la province pour chaque permis d’étude : Les provinces doivent mettre en place un processus pour la délivrance de lettres d’attestation aux étudiants et toutes demandes de permis d’études devront inclure cette attestation. Cela permettra aux provinces de gérer leurs quotas.

Modication des permis de travail liés aux étudiants

  • Prolongement de la mesure autorisant les étudiants à travailler +20h/sem : Jusqu’au 30 avril 2024, les étudiants peuvent travailler 30h. Cette mesure vise à les aider à financer leurs études et à palier à la pénurie de main d’oeuvre.
  • Modification des permis de travail post-diplôme : Pour les étudiants de maitrise et doctorat, le permis post-diplôme passe de 1 an à 3 ans. Par contre, à compter du 1erseptembre 2024, les étudiants étrangers qui commencent un programme d’études faisant partie d’un accord d’utilisation des programmes d’études ne seront plus admissibles à un permis de travail post-diplôme à la fin de leurs études.
  • Modification des permis de travail ouvert : Le changement le + important est sans aucun doute les PTO pour les conjoints des étudiants. Désormais, seul le conjoint d’un étudiant étranger dans un programme de maîtrise ou de doctorat aura accès à un permis de travail ouvert. Ceux d’un étudiant étranger à un autre niveau de scolarité, y compris dans un programme collégial ou de 1er cycle, ne sera plus admissible.

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Augmentation des coûts financiers

  • Exigences financières fortement réévaluées : Les étudiants étrangers devront justifier de la somme de 20635$ (en + des frais de scolarité et de voyage), en garantie financière pour subvenir à leurs besoins en année 1. La justification de cette augmentation (10000$ en 2023) réside dans la hausse des coûts de la vie, en particulier les loyers, les frais d’énergie et l’alimentation.
  • Hausse des frais de scolarité pour les étudiants hors Québec : Québec impose une forte hausse des tarifs pour les étudiants Canadiens, en particulier dans les universités anglophones. Les frais de scolarité passent de 9000 à 12000$ pour les étudiants non résidents au Québec et sont plafonnés pour les étrangers à 20000$. Les étudiants français et belges francophones bénéficient toujours des tarifs des étudiants canadiens, mais subissent eux-aussi cette hausse. Sache que suite à la baisse de leurs inscriptions, les universités Mc Gill et Concordia poursuivent le gouvernement. L’université Bishop’s est exclue de cette mesure. A suivre…

Autres actualités pour immigrer au Québec pour travailler

  • Modification des permis de travail ouvert : Le changement le + important de 2024 concerne les PTO. Comme cité + haut,  les conjoints des étudiants n’obtiendront plus de PTO, sauf pour des études en 2e cycle universitaire (maitrise et doctorat). Cette voie était fréquemment choisie pour l’installation des familles au Québec.
  • Augmentation du nombre d’immigrants au Canada : le plan d’immigration canadien pour 2024-2026 prévoit d’accueillir environ 500000 immigrants par an. Cet indicateur est le + élevé de toute l’histoire du Canada.
  • Maintient du nombre d’immigrants au Québec : Le plan d’immigration québécois pour 2024-2025 prévoit un maintien de 50000 immigrants par an. Ce sera 30650 résidents permanents, 1250 gens d’affaires, 10400 personnes pour le regroupement familial et 7200 réfugiés. Les admissions en continue issues des programmes post-diplôme (PTPD) et du programme de l’expérience québécoise (PEQ) ne sont pas incluses.
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  • Priorisation des francophones : Les gouvernement du Québec vise une augmentation des francophones de 89 % à 93 % dans les programmes d’immigration économique. De plus, de nouvelles exigences de maitrise du français seront ajoutées pour les travailleurs temporaires : ils devront prouver une connaissance du français lors du renouvellement de leur permis de travail. Les employeurs devront, quant à eux, répondre à des exigences pour soutenir l’apprentissage du français par leurs employés. Cette mesure ne s’appliquera pas aux travailleurs agricoles.
  • Prolongation des restrictions d’achat immobiliers : Face à la pénurie de logements, Ottawa prolonge sa mesure d’interdiction d’achat immobilier par les ressortissants étrangers jusqu’en 2027. Elle ne concerne que les personnes dont le lieu de résidence se trouve en dehors du Canada. L’objectif est de prioriser l’accès au logement des citoyens et résidents du Canada. Il existe quelques exceptions, notamment pour les titulaires d’un permis de travail temporaire, les demandeurs d’asile et les étudiants internationaux qui répondent à certains critères. Donc il est toujours possible de faire un achat immobilier lors de ton projet.

En savoir + : Immigrer au Québec, Immigrer au Canada

Le Québec est-il toujours l’eldorado ? 

Après ces informations sur les actualités à connaitre pour immigrer au Québec pour travailler, je vais aborder le contexte actuel au Québec. Je lis beaucoup de témoignages de nouveaux arrivants préoccupés par leur situation.

Une situation économique préoccupante

La province subit un ralentissement économique. Tout d’abord, l’inflation a été très importante en 2023. Elle est d’ailleurs bien plus forte dans la vie quotidienne que dans les indicateurs officiels. Pourquoi? Je ne suis pas économiste, mais nous payons, comme beaucoup de pays d’ailleurs, les conséquences post-pandémiques. Les entreprises, les commerces, les municipalités, doivent tous rattraper leurs marges. Et d’autres ne résistent pas à cette crise et font faillites. En 2023, +2500 entreprises se sont retrouvées en situation d’insolvabilité (+40%).

Malgré tous les signes de détresse fin 2023, les prévisions 2024 restent encourageantes. Les taux d’intérêts devraient baisser, l’inflation ralentir, le tourisme augmenter et les grands projets redémarrer.

Une crise du logement sans précédent

Le constat est clair : les prix des loyers s’envolent, la demande est supérieure à l’offre, les investissement ralentissent. Et que dire de la hausse des taux d’intérêts qui a plombé le marché immobilier. Combiné à la forte augmentation des nouveaux arrivants (permis temporaires), on subit désormais une crise du logement sans précédent, en particulier sur Montréal. Les propriétaires haussent les prix des loyers chaque année, mais cette année les augmentations proposées sont toutes en-dessus des hausses légales. Pour 2024, le TAL (Tribunal Administratif du Logement) estime à 4,6 % l’augmentation moyenne pour un logement non chauffé ou chauffé à l’électricité. Sans compter la réduction des grands projets, y compris les projets de construction. Et on sait tous que la construction est souvent la base de la santé économique.

Immigrer au Québec le logement

En ce qui concerne les achats immobilier, les prix ont résisté malgré tout. Tu dois savoir qu’ici les prêts se renouvellent tous les 3 ou 5 ans. 2024 et 2025 marqueront les renouvellements des hypothèques pandémiques (à des taux extrêmement bas). La baisse des taux devraient donc donner un peu de répit aux propriétaires et éviter la crise immobilière, voire relancer le marché.

Donc pour ton projet, ta recherche d’un logement sera plus compliquée et les prix seront plus élevés. Mais le budget reste encore en dessous de la majorité des grands capitales mondiales.

Le marché du travail

Ces dernières années, la pénurie de main d’oeuvre a propulsé les employés comme les maitres du jeu. Les entreprises ont été contraintes à séduire et fidéliser leurs employés : amélioration des conditions de travail, augmentation de salaire, travail hybride voire nomade… En raison du présent ralentissement économique, les employeurs sont moins enclins à démarrer de gros projets. Ils sont plus frileux sur le recrutement et pensent à 2 fois avant d’embaucher. Pour la 1re fois depuis mon arrivée, j’entends parler de plans de licenciement. Le taux de chômage a augmenté, en particulier chez les immigrants. Mais il reste toutefois assez faible.

Après une ère de grâce, où le marché était à l’avantage des candidats, ceux-ci doivent désormais resserrer leur jeu. Le marché devient désormais plus favorable aux employeurs. Toutefois les entreprises continueront à s’arracher les meilleurs candidats. Par contre, c’est plus difficile pour les nouveaux arrivants, sans la fameuse expérience québécoise. Ils ont du mal à trouver un emploi, même dans des secteurs high tech. Là encore, rien de catastrophique. La recherche de travail demande plus d’investissement et plus de temps. Il faut te démarquer à tout prix : adapter et personnaliser ton CV, remettre ta candidature en main propre, mettre à jour tes compétences, activer ton réseau…

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Repenser son projet d’immigration

Qu’en est-il des projets d’immigrer au Québec pour travailler ? Même si tu sais désormais que ce sera plus difficile de t’installer au Canada, il faudra toujours des immigrants pour faire face aux besoins économiques du pays. Et la Province de Québec est encore plus concernée. Le principal changement est que ton projet doit être davantage réfléchi et abouti. Faire attention à ne pas idéaliser le Québec. Réfléchir à ce que tu laisses derrière toi. Anticiper les risques liés aux permis temporaires. Intégrer la forte augmentation des coûts de la vie. Prévoir une enveloppe financière pour tenir plusieurs mois. Comprendre que ce sera long pour retourner une bonne situation professionnelle et financière. Etre conscient que la culture est clairement différente.

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Pour conclure, je dirais de ne pas te décourager si ta motivation est profonde et ta situation favorable. Le Canada, tout comme la province du Québec, restera toujours un pays où tout est possible.

En savoir + : Vivre au Québec, ce qu’il faut savoir , Trouver un emploi, Faire son CV canadien

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