Comprendre le système bancaire canadien
L’une des 1res choses à faire lorsque que l’on arrive dans un pays pour s’y installer est de comprendre le système bancaire. Dossier de crédit, comptes chèque et d’épargne, marge de crédit… Pour un nouvel arrivant, comprendre ces nouvelles notions n’est pas toujours facile. Voici quelques informations sur le système bancaire canadien.
Pour s’installer au Canada, définitivement ou temporairement, l’ouverture d’un compte bancaire est incontournable. Il permet de déposer et de retirer de l’argent, d’effectuer des achats et de payer ses factures, d’obtenir une carte de débit et de crédit. Et déposer son salaire, bien sûr. C’est pourquoi, il est important de comprendre comment fonctionne le système bancaire canadien.
Quelle banque choisir au Canada ?
Il n’y a pas de bonne réponse à cette question. Le choix se fait selon les propres critères de chacun : produits recherchés, services utilisés, localisation…. Mais voici quelques informations qui peuvent être utile dans le choix.
Tout d’abord, il faut savoir que la majorité des banques françaises ont conclu des partenariats avec les banques canadiennes. Par conséquent, la 1re chose à faire est de se renseigner auprès de sa banque d’origine.
Nous avons choisi les Caisses Desjardins. C’est le partenaire du Crédit Mutuel, notre banque en France depuis plus de 20 ans. A ce titre, nous avons obtenu quelques avantages.
Ensuite, vous devez définir quelle utilisation vous allez faire de votre nouvelle banque. Par exemple, pour voyager, il faut choisir une banque présente dans tout le Canada, voire aux Etats-Unis. Si vous restez au Québec, Desjardins est celle qui propose le plus de succursales et guichets automatiques.
Enfin, certaines banques proposent des conditions très avantageuses pour les nouveaux arrivants. C’est le cas, notamment, de la Banque Nationale, de la RBC et de Desjardins. La majorité des offres permet d’obtenir la gratuité des frais, au moins la 1re année. Ce n’est pas négligeable car dans le système bancaire canadien, toute transaction est facturée. Pour nous, c’était 1$ la transaction. Et le nombre d’opérations grimpe très vite, croyez-moi !
Quel type de compte ?
Il existe plusieurs types de comptes : compte chèque, compte épargne et bien d’autres encore.
Compte chèque ou transactionnel
C’est le 1er compte à ouvrir. Il permet l’utilisation des services bancaires courants : dépôts et retraits en tout temps. Le solde du compte chèque ne rapporte habituellement pas d’intérêts, et de nombreuses banques perçoivent des frais mensuels pour ce type de compte.
Il est possible d’ouvrir un compte commun, au nom de Monsieur et Madame. Il est au 2 noms (Madame au nom de naissance uniquement). Toutefois, chaque personne possède sa carte de débit personnelle, même si les dépenses sont débitées sur le même compte.
Compte d’épargne
Ce compte est destiné aux sommes dont vous n’avez pas besoin pour vos dépenses courantes. L’avantage principal de ce compte réside dans le fait que l’argent déposé rapporte des intérêts, habituellement calculés chaque jour et versés chaque mois. Vous pouvez accéder rapidement à votre argent en cas de besoin.
Comment ouvir un compte ?
L’ouverture de compte peut se préparer du pays d’origine, avant l’arrivée au Canada. Mais une fois sur place, un rendez-vous avec la banque est nécessaire pour valider l’ouverture de compte. Voici les étapes :
- Remplir une demande d’ouverture en ligne sur le site web de l’organisme choisi
- Faire un virement depuis votre compte dans le pays d’origine
- A l’arrivée dans le pays, rencontrer un conseiller pour finaliser le compte et récupérer votre carte de débit
Lors de ce RDV à l’arrivée, il faudra présenter les pièces justificatives : Passeport et justificatif du statut de nouvel arrivant : CRP (Confirmation de Résidence Permanente) pour les résidents permanents, PVT (Permis Vacances Travail) ou autre pour les résidents temporaires. Certaines banques demandent le NAS ou une attestation de logement, mais ce n’est pas obligatoire (sauf si en cas de placements à déclarer aux impôts).
Carte de dédit ou carte de crédit ?
C’est la particularité de l’Amérique du Nord, donc du système bancaire canadien. Mais quelles sont les différences entre ces cartes et doit-on absolument prendre les deux ? Voici quelques explications pour comprendre.
La carte de débit
Elle donne accès à l’argent disponible sur son compte bancaire. Et pas plus ! Ici aucun découvert n’est autorisé. Cette carte permet de faire des achats chez les commerçants, sans minimum requis, des retraits au guichet automatique et même chez les commerçants. Chaque achat est débité en temps réel. Elle donne accès aux services bancaires en ligne de l’institution financière.
Il y a aussi des montants maximum autorisé : pour nous 500$ par jour. Et quand vous arrivez dans un nouveau pays et que vous avez beaucoup d’achat à faire, cela peut devenir un problème. Heureusement, votre banque peut augmenter ce montant temporairement sur simple appel.
Mais attention, il est impossible de faire des achats en ligne ou au téléphone avec la carte de débit. Et surtout, la carte de débit ne contribue pas à l’historique de crédit.
La carte de crédit
Elle donne accès à un crédit en portant le montant à payer à une date ultérieure. Mais ce n’est pas un débit différé, mais bien un véritable crédit. La carte de crédit n’est pas liée au compte bancaire. Si ce crédit n’est pas remboursé sous 21 jours, un taux d’intérêts très important s’applique. Par contre, aucun frais si le remboursement est effectué dans les temps. Elle est utilisée pour faire des achats en magasin, au téléphone et en ligne, en portant le montant à payer à une date ultérieure.
Elle peut également offrir des avantages supplémentaires, qui varient selon les cartes, comme des assurances (voyage, appareils mobiles, location véhicule touristique) et des programmes de récompenses (on perçoit un bonus pour chaque $ dépensé). Visa et MasterCard sont les cartes de crédit les plus populaires au Canada. La carte de crédit a un plafond, déterminé par le banquier selon vos revenus ou disponibilités. Ce plafond évolue selon la qualité de vos remboursements. Mais le plus important, c’est qu’elle contribue à l’historique de crédit.
Toutes les cartes de débit et de crédit ont désormais un NIP (ou PIN). Il est demandé à chaque paiement, excepté pour les paiements sans contact (jusqu’à 250$ depuis le confinement). Il est possible de le choisir, mais il contient 5 chiffres. De plus, les cartes peuvent être ajoutée sur son smartphone (selon les modèles) pour payer avec dans les commerces.
Et pour les titulaires d’un compte commun, chacun dispose de sa carte de crédit personnelle et le relevé n’est accessible que pour le titulaire. Pratique en cas de cadeau, non ?
L’historique de crédit c’est quoi ?
Comprendre la cote de crédit et son historique
C’est en effet déterminant dans le système bancaire canadien. Mais comment ça marche ? Les compagnies qui prêtent de l’argent et permettent l’accès à une carte de crédit envoient toutes les informations sur vos transactions financières effectuées aux 2 agences d’évaluation de crédit canadiennes. Ces données sont la base pour déterminer la cote de crédit, et ajoutées au dossier de crédit pour bâtir un historique. Si nous remboursons en temps et en heure, notre cote est bonne. Mais tous les incidents de paiement (retard par exemple) sont mentionnés. Et ils seront préjudiciables lors des enquêtes de crédit : location d’un appartement, demande de prêt, voire emploi…
Après les explications très claires de notre conseiller sur le système bancaire canadien, nous avons décidé de faire un emprunt lors de notre achat de voiture. Nous avions pourtant l’argent comptant. Toutefois, nous avons emprunté un tiers de la somme pour préparer notre futur achat de maison. L’emprunt est de 3 ans, mais nous avons remboursé 12 mois après, durée significative pour renforcer notre dossier de crédit.
Pour un nouvel arrivant, c’est l’utilisation de la carte de crédit qui permet de construire son historique. Si l’historique est bon, le client est jugé fiable et il lui sera plus facile d’obtenir d’autres types de prêts (prêt immobilier, appelé prêt hypothécaire au Canada, par exemple) et avec de meilleurs taux. Alors, même si ce n’est pas une habitude d’acheter à crédit, il faut absolument le faire, et le plus tôt possible. Et pour les inquiets, les applications bancaires permettent de créer des alertes pour ne pas oublier de rembourser dans les délais.
Il est important de régler tous ses achats avec la carte de crédit, voire de payer ses factures avec (électricité, Internet, cellulaire…) Non seulement cela contribue à la cote de crédit, mais cela vous rapporte de l’argent (boni dollars ou argent comptant selon les banques). Et ensuite, la limite de crédit augmente chaque année (proposition de votre banque ou demande à faire vous-même).
Comment rembourser sa carte de crédit efficacement ?
Voici quelques points importants pour rembourser sa carte de crédit et améliorer sa cote de crédit :
- Ne jamais rembourser en retard. Pour cela, configurer vos alertes pour ne pas oublier
- Surtout ne pas rembourser tout de suite vos achats (ou 2-3 jours après). Vous avez 21 jours après la réception de votre relevé. Choisissez une date 1 semaine avant la date butoir et entrez-la en alerte
- Rembourser la totalité de votre crédit si possible
- Essayer d’utiliser 30-35% maximum de votre crédit disponible
- Et si c’est difficile, demandez une augmentation de votre plafond chaque année
- Ne pas multiplier les cartes de crédit (cartes proposées par les grands magasins par exemple)
Et n’oubliez pas que tous vos paiements comptent dans le calcul : si vous êtes en retard sur la facture de votre cellulaire ou votre loyer, vous pourrez être pénalisé. Ce système récompense les bons payeurs.
La cote de crédit est désormais disponible pour chacun d’entre nous. Mais attention, chaque consultation de la cote fait baisser les score. Donc ne cherchez pas à vérifier votre cote trop souvent. Le score varie entre 300 et 900, mais la moyenne des canadiennes se situe à 700.
Les principales transactions bancaires
Faire un virement Interac
Le virement Interac est vraiment une transaction facile et pratique. Elle sert à envoyer des fonds à tout destinataire au Canada qui possède une adresse courriel ou un numéro de téléphone cellulaire et qui est titulaire d’un compte bancaire canadien. Pas besoin de ses coordonnées bancaires. Vous choisissez une question et une réponse lors de votre virement. Vous partagez la réponse avec le destinataire et il devra entrer cette réponse pour confirmer le virement. Aussi simple que cela !
J’utilise souvent le virement Interac : il est très pratique pour régler des achats d’occasion, contribuer à une cagnotte pour un collègue ou rembourser un ami.
Payer vos factures automatiquement à partir de votre compte bancaire
Pour les dépenses courantes récurrentes, par exemple, de services publics, de téléphone ou de service par câble et même de factures d’établissements scolaires, il est possible d’effectuer des paiements à même votre compte bancaire. La majorité des institutions sont disponibles directement sur votre application ou services en ligne. Pas besoin de rentrer les coordonnées bancaires du destinataire.
Payer par chèque
Au Canada, les chèques sont utilisés lorsqu’il n’est pas possible de payer par Virement Interac, en argent comptant, par carte de débit ou de crédit. Le chèque est pratique pour payer le loyer. Le propriétaire ne peut pas l’encaisser avant la date inscrite sur le chèque. Par contre, pour les achats en magasin, les commerçants demandent des chèques certifiés (payant et coûteux). Les chèques se commandent en ligne ou à votre succursale. Ils sont payants, mais parfois offerts avec certains forfaits bancaires.
Donner un chèque spécimen
Ici, c’est le spécimen de chèque qui permet le prélèvement bancaire. Il faut fournir un chèque avec la mention ANNULÉ. Les numéros inscrits en bas du chèque permettent d’effectuer un prélèvement bancaire. Sinon, il est possible d’obtenir un spécimen de chèque sur les services en ligne.
Faire des virements internationaux
Pour les virements internationaux, des frais s’appliquent. Il faut absolument se renseigner sur le coût total de ces frais : frais fixes, pourcentage ou taux de change incluant une commission. Des organismes financiers indépendants proposent également des virements à frais moindres (Wise par exemple).
Pour conclure, j’espère que ces informations vous ont permis de comprendre les principales caractéristiques du système bancaire canadien. En fait, il est important de prendre les bonnes habitudes immédiatement. Et surtout, n’hésitez pas à vous adresser aux banquiers. Ce sont eux les professionnels. Ils sauront vous apporter les explications et les conseils adaptés à votre cas personnel !
Merci pour cet article, il est très clair.
Je crois qu’on va commencer a utiliser un peu plus notre carte de crédit.
Par contre, en ce qui concerne les virements internationaux, le banquier ne m’a jamais vraiment bien conseillé. Je suis passé par plusieurs plateformes de transfert d’argent en ligne.
Vous n’en aurez peut être plus besoin, mais on ne sait jamais ! 😉
Bonjour Antoine,
Merci de ton retour. Effectivement, posséder une carte de crédit et l’utiliser est primordial au Québec. Pour les virements internationaux, merci de ton retour d’expérience.
Bonne continuation et à bientôt sur le blogue ou les réseaux sociaux Mon Blog Québec.