Après de longues démarches pour obtenir le statut de Résident Permanent, nous sommes arrivés à Montréal sans emploi. Quelles sont les pratiques québécoises, les services d’aide pour les nouveaux arrivants et les astuces qui peuvent vous aider à trouver un emploi au Québec ?
Tout d’abord, je dois préciser que cet article est basé sur mon expérience personnelle. Je ne suis pas une spécialiste du recrutement. Seulement une expatriée française, arrivée à Montréal sans emploi et motivée pour démarrer un nouveau projet professionnel au Québec. Je souhaite partager mon expérience pour informer, guider, rassurer, encourager les expatriés dans leurs propres recherches. Voici mes 10 étapes incontournables pour trouver un emploi au Québec.
1/ Améliorer son anglais
Être bilingue
On ne le dit pas assez. Au Québec, et plus particulièrement à Montréal, il faut être bilingue. Ou du moins, bien comprendre et parler l’Anglais. Et oui, au Québec, on parle Français. C’est la langue officielle. Dans la ville de Montréal, très cosmopolite, de nombreux habitants parlent anglais. Et la plupart des entreprises travaillent avec le reste du Canada, voire les États-Unis, qui parlent…. anglais. Même pour les petits boulots, il faut parler anglais. Alors quand le niveau n’est pas assez élevé, il faut prendre des cours.
Prendre des cours
Pour ma part, mon domaine professionnel et le choix de travailler à Montréal ont fait de l’anglais un pré-requis. Le bilinguisme est exigé dans 80 à 90% de mes emplois ciblés. Alors, pas d’autre choix que de reprendre des cours d’anglais pour améliorer mon niveau. Certes, des organismes d’accueil d’immigrants proposent des cours. Mais, il y avait peu de niveaux et trop de personnes pour perfectionner mon niveau rapidement.
J’ai choisi l’École Internationale de Langues YMCA. Après un test de niveau, j’ai choisi les cours du soir de Conversation et Grammaire. Et j’ai été satisfaite du résultat obtenu en quelques semaines. Il faut aussi regarder la télévision ou les séries en Anglais, avec les sous titres en anglais lorsque c’est possible. Et surtout, le plus efficace reste de pratiquer la langue en parlant le plus souvent possible des personnes bilingues. En savoir plus : Ecole Internationale de Langues YMAC, site web.
2/ Profiter des services offerts aux immigrants
Il existe de très nombreux organismes spécialisés dans l’accueil et l’intégration des immigrants. Si vous avez le statut de Résident Permanent, vous avez droit aux services gratuits d’aide à la recherche d’emploi. Et pour les PVTistes, certains organismes viennent récemment d’obtenir l’agrément du ministère.
Objectif Intégration
Les sessions « Objectif Intégration » sont destinées aux nouveaux arrivants qui maitrisent le Français et ont obtenu le statut de Résident Permanent. Ce programme de 24 heures permet de découvrir les particularités du monde du travail québécois, de structurer ses démarches de recherche d’emploi, de connaitre le processus de recrutement au Canada. Ce service est gratuit et dispensé par différents partenaires du gouvernement du Québec. Ainsi, les immigrants sont mieux armés pour trouver un emploi au Québec. En savoir plus : Objectif Intégration
Organismes communautaires
Il faut savoir que le MIDI finance une centaine d’organismes communautaires pour soutenir les nouveaux arrivants dans leurs démarches d’intégration au Québec. La majorité d’entre eux présentent leurs services lors des nombreux salons de l’emploi. Au delà des services d’aide dans les démarches administratives, des conseillers en emploi proposent différents services : sessions d’informations, ateliers, suivi personnalisé…. Ainsi, il est possible d’être accompagné dans les différentes étapes de recherche d’emploi : création du CV, équivalence des diplômes, méthode de recherche, simulation d’entrevue… En savoir plus : Services offerts et liste des organismes
Le suivi personnalisé m’a beaucoup aidé dans la connaissance du marché du travail au Québec. J’ai découvert les codes CNP (Classification Nationale des Professions) et intitulés des métiers dans mon domaine, les méthodes et pratiques de recrutement des entreprises, les particularités du CV canadien, les questions fréquentes en entrevue… J’ai également pris connaissance du programme PRIIME, une aide financière accordée aux entreprises pour l’embauche d’un nouvel arrivant Résident Permanent, avec une aide salariale mais aussi une subvention pour les formations et le matériel nécessaires à l’intégration du salarié.
3/ Créer son CV canadien
La troisième étape pour trouver un emploi au Québec est de créer son CV canadien. C’est notre vitrine professionnelle avec toutes nos expériences et compétences. Ici le CV a ses propres codes. Et il faut les respecter pour correspondre aux attentes des recruteurs. L’objectif du CV est de décrocher une entrevue. Mais, il faut garder en tête que le temps de lecture des recruteurs est très court (quelques secondes). Le CV doit donc être concis, clair et concret.
Pour le concevoir, plusieurs spécialistes m’ont guidée : conseiller en emploi dans une structure spécialisée dans l’accueil des nouveaux arrivants, conseillère programme Interconnexion à la Chambre de Commerce de Montréal et spécialistes des Ressources Humaines lors d’un atelier recrutement. Pour connaitre les spécificités et découvrir un modèle de CV canadien, je vous propose de lire le billet Créer son CV canadien.
4/ Soigner son profil LinkedIn
Ici, au Québec, l’outil principal des recruteurs est LinkedIn. Il ne faut pas passer à côté.
Créer un profil
Il faut créer son profil, avec plusieurs objectifs en tête : faire découvrir qui on est, établir sa crédibilité et créer son réseau de contacts.
Tout d’abord, il est primordial d’adapter le contenu pour qu’il soit identique au CV sur les informations principales, mais complémentaires sur le reste. Notre profil est notre carte de visite. Les recruteurs doivent pouvoir vérifier les informations du CV et obtenir plus de précisions sur nos objectifs, nos expériences professionnelles, nos entreprises et nos réalisations.
Voici les informations importantes :
- Titre : Le titre est important. Vous pouvez indiquer un métier ou une spécialisation. Contrairement au CV qui doit être personnalisé, le profil reste le même pour toutes les consultations.
- Photo : La photo de profil doit être professionnelle ! Elle est importante puisque le CV ne doit pas contenir d’informations personnelles, donc pas de photo. Je recommande aussi d’ajouter une photo de fond, en choisissant un visuel qui vous représente.
- Résumé : Vous devez expliquer vos objectifs professionnels, en utilisant les mots clés de votre profession et mettant en avant vos compétences professionnelles et personnelles.
- Expériences : Il est essentiel de décrire vos employeurs (secteur d’activité par exemple), de préciser les dates de vos contrats (sur Linkedin, on doit mettre les mois) et de chiffrer vos réalisations si possible. Vous pouvez aussi ajouter, selon votre domaine et votre profession, des liens si nécessaire.
Elargir son réseau
Ensuite, LinkedIn est aussi un outil pour créer son réseau professionnel. Il ne faut pas hésiter à demander des nouveaux contacts, liker les sujets professionnels de votre domaine, intégrer des groupes spécialisés, partager l’information technique, commenter les pages des sociétés qui vous intéressent.
Enfin, il faut aussi profiter de cette plateforme pour renforcer sa crédibilité professionnelle. N’hésitez pas à écrire à vos anciens collègues pour avoir des recommandations professionnelles.
Chaque fois que j’ai envoyé une candidature, j’ai pu constater que mon profil avait été consulté par le(s) responsable(s) du recrutement de l’entreprise ciblée. J’ai donc soigné mon contenu et pris le temps d’être active sur ce réseau social. J’ai aussi suivi la page et les actualités des entreprises qui m’intéressaient et intégré des groupes spécialisés dans mon domaine. Depuis mon arrivée à Montréal et ma création de profil sur LinkedIn, j’ai développé un réseau professionnel de 250 personnes en moins d’un an. Et même en poste, je suis encore très active sur cette plateforme professionnelle.
5/ Décrocher sa première expérience québécoise
Pourquoi est-elle si importante ?
C’est le paradoxe du Canada. Comme le pays manque de main d’oeuvre, il favorise l’immigration. Mais une fois sur place, on constate que les expériences dans notre pays d’origine sont importantes, mais pas suffisantes. Les entreprises privilégient les expériences canadiennes, voire québécoises. Pourquoi ? Parce que les recruteurs préfèrent souvent les candidats qui connaissent la culture d’entreprise du pays, le milieu social et les attentes des employeurs.
Pour les immigrants ayant obtenus le statut de Résident Permanent, les employeurs ignorent ou oublient qu’ils ont été sélectionnés sur la base de critères rigoureux fondés sur leurs diplômes, connaissances, compétences et domaine professionnel. Pour ma part, ma profession était numéro 1 sur la liste officielle du MIDI des métiers en demandes au Québec lors de l’obtention de mon CSQ. Mais une expérience dans votre pays d’origine, aussi longue soit elle, n’est pas suffisante. Exception faite de certains domaines très convoités, comme l’informatique par exemple. C’est pourquoi, il est essentiel de décrocher sa première expérience québécoise.
Comment décrocher sa première expérience Québécoise ?
Plusieurs solutions existent. Pour ma part, j’ai tout d’abord accepté une mission bénévole, dans la toute petite entreprise d’une de mes relations de France, installée à Montréal. J’ai pu l’ajouter dans mes expériences professionnelles sur mon CV et mon profil Linkedin.
Ensuite, j’ai découvert le programme Interconnexion de la Chambre de Commerce de Montréal, conçu spécialement pour les nouveaux arrivants.
Auparavant réservé aux résidents permanents, ce programme vient tout juste de s’ouvrir aux travailleurs étrangers temporaires et leurs conjoints, notamment les PVTistes (Septembre 2019). Quelle bonne nouvelle pour les immigrants !
J’ai accepté un stage de 4 semaines dans une petite entreprise de Montréal. Chacune des parties est gagnante. L’entreprise dispose d’une personne qualifiée pour un stage non rémunéré. Et le candidat découvre le monde professionnel, les particularités du pays et obtient sa première expérience québécoise. A l’issue, certaines entreprises proposent un emploi durable au stagiaire. Dans tous les cas, cette mission permet de renforcer ses compétences, d’élargir son réseau professionnel et d’obtenir une lettre de recommandation d’un professionnel québécois.
Pour ma part, ce stage a été très enrichissant. Le dirigeant m’a offert un véritable poste, avec responsabilités, autonomie et formations sur le marché canadien. J’ai pu pratiquer mon anglais écrit. Enfin, un poste permanent m’a été offert en fin de stage. Malheureusement, cet emploi n’a pas duré très longtemps. J’ai également obtenu les conseils de ma conseillère Interconnexion. J’ai pu élargir mon réseau professionnel. Et surtout, j’ai obtenu une belle lettre de recommandation.
6/ Cibler les annonces
Venant de France, j’ai été impressionnée par le grand nombre d’annonces d’emplois au Québec. Lors de ma toute première recherche sur un site spécialisé, plus de 120 annonces correspondaient à mon secteur ! Incroyable, non ? Et on dit que le marché caché représente 80-90%. Et bien moi, les 10-20% me suffisent…. Après quelques recherches et demandes à des professionnels, j’ai déterminé les sites spécialisés dans mon domaine pour cibler les annonces correspondant à mes compétences, ma formation et mon expérience.
Ensuite, j’ai créé des profils sur ces sites : entrée des données personnelles, publication du ou des CV, lettres de présentation, profil LinkedIn. C’est important. Pourquoi ? Parce que de nombreux sites proposent des « emplois idéaux« . Ces annonces sont triées selon les mots clés communs entre votre CV ou profil et l’annonce. Cela permet de gagner un temps fou dans les recherches.
Voici ma petite astuce : lorsqu’une offre d’emploi m’intéresse, je postule directement sur le site d’emploi. Mais je cherche également les coordonnées de la responsable du recrutement de l’entreprise (site web, appel, linkedin…). Je lui adresse ma candidature directement par courriel ou en personne. Les entreprises reçoivent jusqu’au 300 candidatures par annonce. Alors il est primordial de se distinguer des autres candidats en montrant sa motivation. Les employeurs y sont très sensibles.
8/ Rédiger une lettre de présentation
Une candidature comprend un CV et une lettre de présentation. Cette lettre doit résumer notre parcours, nos compétences et être percutante pour retenir l’attention du recruteur. Il faut qu’elle soit personnalisée : nom et fonction de la personne. C’est un atout supplémentaire. Bien sûr, si l’entreprise est grande, la personnalisation est plus difficile à trouver. Voici des suggestions de contenus :
- 1er paragraphe : titre du poste, CV et comment vous avez entendu parler du poste
- 2nd et 3e paragraphe : compétences spécifiques mises en valeur en lien avec le poste
- 4e paragraphe : intérêt pour le poste et l’entreprise
Il faut adapter chaque lettre à chaque candidature. C’est primordial. Les compétences mise en avant dans la lettre doivent absolument être choisies selon les besoins de l’entreprise pour le poste. Enfin, n’oubliez pas d’utiliser des phrases courtes et de ne pas faire de fautes d’orthographe, évidemment.
9/Pratiquer le réseautage
Le réseautage, c’est quoi exactement ?
Et voilà, on y est. Le fameux réseautage du Québec. On en parle beaucoup. Il est important dans l’intégration sociale et professionnelle. L’objectif du réseautage est d’élargir ses connaissances. Et les occasions sont multiples : participation aux événements de quartier, à la vie de l’école, activités sportives et culturelles, événements spécifiques de réseautage pour les nouveaux arrivants…
Le réseautage s’avère primordial pour trouver un emploi au Québec. Pourquoi ? Parce que le marché caché de l’emploi représente entre 80 et 90%. Et pour atteindre ces offres « cachées », le réseautage est le moyen le plus efficace. Mais la question est la suivante : comment faire quand on arrive tout juste dans un nouveau pays et qu’on ne connait pas grand monde, voire personne ? Je vous avoue que j’ai eu beaucoup de difficultés à saisir comment fonctionne le réseautage.
Le réseautage : comprendre comment ça marche
En premier, il est important de comprendre le fonctionnement des recommandations professionnelles. En France, il est peu fréquent de recommander une candidature pour un poste dans son entreprise, ou dans une autre entreprise. Pourquoi ? Sans doute parce que cela signifie que l’on se porte garant de cette personne. Il faut donc très bien la connaitre, tant au niveau personnel que professionnel. On préfère indiquer à la personne d’envoyer directement sa candidature. Au Québec, il me semble que c’est différent. Recommander une candidature peut se faire plus facilement. Il est possible d’envoyer une candidature d’une personne que l’on ne connait pas directement. C’est plus perçu comme un service rendu, un gain de temps.
Lorsqu’un poste est ouvert, après avoir étudié les promotions internes, les entreprises demandent souvent à leurs employés de leur recommander des candidats. Les employés cherchent alors dans leur entourage et diffusent les offres sur leurs réseaux sociaux. Ensuite, ils font passer les candidatures eux-même à la responsable du recrutement. C’est donc pour ces raisons que le réseautage est primordial. J’ai même vu des sociétés offrir des primes de 1000$ pour une recommandation suivie d’une embauche pour un poste de programmeur informatique.
Le réseautage : comment faire ?
Au final, comment faire ? Voici mes petites actions. En premier, j’ai imprimé des cartes de visites. Ici, il est très courant de s’échanger ses coordonnées, tant sur le plan professionnel que personnel. Ensuite, à chaque occasion, j’ai expliqué que j’étais à la recherche d’un emploi. Dîner entre amis, cours d’anglais, séance de sport, groupe Facebook d’expatriés, relations professionnelles de mon entourage, apéro avec les voisins,…. En fait, c’est ça le réseautage !
J’ai aussi appris à faire des demandes d’invitations sur Linkedin aux personnes rencontrées, pour élargir mon réseau professionnel. Enfin, j’ai participé aux événements comme les salons de l’emploi, les ateliers d’aide à la recherche d’emploi, les événements de réseautage pour les immigrants,… Et devinez quoi ? J’ai trouvé mon emploi actuel grâce au réseautage !
Aujourd’hui, je continue : une formation, un salon, un rendez-vous professionnel sont toutes des occasions d’élargir son réseau et de faire des demandes d’invitations sur Linkedin.
10/ Passer avec succès les entrevues
La dernière étape pour trouver un emploi au Québec est l’entrevue. J’en ai passé plusieurs et je vous affirme qu’elles sont très différentes de celles de la France. Pour commencer, aucune question sur notre vie personnelle, notre âge, le nombre d’enfants. Ensuite, les différentes étapes se ressemblent, mais le contenu est spécifique.
Les entrevues : téléphonique, première entrevue et seconde entrevue.
Tout d’abord, il est fréquent d’avoir une première entrevue par téléphone. Le recruteur vérifie ma disponibilité et cherche à valider certains points concernant ma candidature : niveau d’anglais, compétences par rapport au poste, attente salariale… Ensuite, j’ai été convoquée à plusieurs reprises, pour une première entrevue dans l’entreprise. Dans la majorité des cas, plusieurs personnes sont présentes : responsable des ressources humaines, responsable direct et parfois comité de sélection de 4 à 6 personnes. Bien évidemment, certaines actions sont incontournables : préparer son entrevue, se renseigner sur l’entreprise, s’habiller correctement, se présenter à l’heure…. Mais quelles sont les spécificités des entrevues au Québec ?
L’ambiance est très détendue, mais le contenu reste très formel
C’est une particularité du Québec : le tutoiement est très facile. A chaque entrevue, les personnes m’ont demandé si elles pouvaient me tutoyer. Bien sûr, même si pour moi, c’était beaucoup moins spontané. Toutefois, ce tutoiement permet d’instaurer un climat détendu. Par contre, le contenu reste très formel. Les questions sont préparées, précises et les rôles sont répartis à l’avance entre les personnes présentes. C’est pourquoi, il ne faut pas oublier que nous sommes jaugés sur nos réponses, mais également notre attitude et nos réactions.
Les recruteurs veulent du concret !
Ici, ce n’est pas notre parcours qui préoccupent les recruteurs. Avec les questions sur nous, le but n’est pas de se renseigner sur vos compétences techniques ou vos diplômes, mais plutôt d’en apprendre davantage sur vous. Ce qui les intéresse est ce qui n’est pas dans le CV : notre personnalité, nos actions détaillées, notre comportement. Pour anticiper les questions, je préparais une liste des 5 principales compétences correspondantes aux mission et qualités recherchées pour le poste. Je cherchais alors 5 exemples avec le CAR : Contexte, Action et Résultat. J’ai même créé et envoyé un portfolio en une journée pour démontrer mes qualités de création. Il reprenait des exemples concrets de réalisations, avec des liens internet selon les cas.
Des exemples concrets : Avez-vous déjà géré des Réseaux Sociaux ? Avez-vous déjà conçu un site web ? Que feriez-vous le premier jour, la première semaine, le premier mois ? Quelle est la réalisation dont vous êtes la plus fière ? Ou l’échec le plus important ? Quelle tâche n’aimez-vous pas faire dans votre métier ? Parlez-nous d’un projet que vous avez géré ? Comment avez-vous travaillé en équipe ?
Les recruteurs veulent nous connaitre
Le marché du travail se porte bien. En conséquence, les employeurs doivent fidéliser leur personnel. Et pour cela, ils souhaitent vérifier que notre intégration sera possible et durable. Nos compétences sont donc importantes, mais notre caractère également. C’est pourquoi, j’ai eu des questions sur des mises en situations, sur mes motivations à venir m’installer au Québec, mes projets personnels….
Des exemples concrets : Pourquoi venir s’installer au Québec ? Quels sont selon vous les différences relationnelles au travail entre la France et le Québec ? Pourquoi êtes-vous le candidat idéal ? Que feriez-vous si un membre de votre équipe ne contribuait pas à sa part de travail ? Comment gérez-vous le stress et la pression ? Comment gérez-vous les conflits au travail ? Donnez-moi un cas concret de conflit et décrivez moi comment vous l’avez géré ? Où vous voyez-vous dans 5 ans ? Quelles raisons pourraient vous amener à quitter l’entreprise ?
Les recruteurs font passer des tests
Je ne sais pas si c’est propre à mon domaine professionnel, mais la totalité des entrevues s’est accompagnée de tests. Des tests de langues bien sûr : français (rédaction, grammaire et orthographe) et anglais. Mais surtout des tests concrets liés au poste : test sur place ou dossier à présenter lors de l’entrevue. C’est assez déroutant au départ, mais c’est apparemment l’usage. Cela permet sans doute de juger les actions concrètes proposées, la méthodologie, la présentation et la gestion du stress….
Des exemples concrets : Plan de communication d’un événement, plan de lancement d’un nouveau produit, évaluation de l’approche communication numérique actuelle et recommandations, plan d’actions pour les 100 premiers jours….
Invitation à partager mon expérience
En mai, j’ai été invitée à participer à une conférence lors du Salon de l’Immigration et de l’Intégration. Organisé par la Chambre de Commerce de Montréal Métropolitain et son programme Interconnexion, ce panel « Comment établir sa crédibilité professionnelle au Québec? » était animé par Dorothy Alexandre. Avec 4 intervenants (2 professionnels et 2 entreprises) j’ai pu exposer mon expérience pour trouver un emploi et mes astuces pour développer mon réseau professionnel dans un nouveau pays.
« Les professionnels immigrants et entreprises ont partagé les bonnes pratiques pour dépasser les moments de découragement, regagner confiance en ses forces et habiletés personnelles et aller à la rencontre des personnes-clés qui peuvent faire une différence lors de la recherche d’un emploi. Parmi les stratégies mises de l’avant : se doter d’un plan d’action en lien avec ses objectifs professionnels, miser sur son savoir-être, saisir toutes les occasions qui se présentent, savoir lâcher prise et s’offrir des moments de recul pour ne pas perdre sa motivation. » selon l’organisateur.
Pour ma part, c’était très agréable de partager et de pouvoir encourager les nouveaux arrivants.
Au final
Pour conclure, je savais avant de m’installer à Montréal que je devrais repartir à zéro. J’étais préparée et prête à accepter des postes inférieurs à ma situation professionnelle dans mon pays d’origine. Je sais, qu’ici, il est possible d’évoluer rapidement, en faisant ses preuves.
J’ai toutefois sous estimé plusieurs facteurs : l’importance du bilinguisme dans mon domaine, la frilosité de certains employeurs à recruter un nouvel arrivant, la forte expérience qui fait peur pour des postes inférieurs aux précédents, le contenu très spécifique des entrevues au Québec et la difficulté de réseauter dans un nouveau pays. Au final, j’ai réussi à trouver un emploi en 3 mois. Et à chaque action, il faut retenir le côté positif :
- Plus de 100 candidatures envoyées en réponse à des annonces -> Il n’y a pas que le marché caché !
- Plusieurs entrevues passées -> Mon CV et ma lettre de présentation retiennent l’attention des recruteurs.
- Un stage de 4 semaines non rémunéré effectué – > J’ai appréhendé le marché québécois, consolidé mes compétences sur certaines nouvelles technologies, renforcé mon anglais et décroché une offre d’emploi à l’issue.
- Perte de mon premier travail au Québec en 1 journée pour raison économique -> J’ai retrouvé un nouvel emploi à peine un mois plus tard. Et j’en suis ravie !
Alors vous aussi, vous pouvez agir pour trouver un emploi au Québec. Mais au final, je vous recommande de rester vous même. Et surtout de garder le moral ! Il y a forcément une entreprise qui va reconnaitre vos compétences et vous faire confiance.
Merci pour la clarté et les précisions de ce blog. Je me prépare pour immigrer au Canada et ces conseils sont importants pour moi.
Bonne continuation
Bonjour et merci de votre retour. Je suis ravie de pouvoir aider les futurs expatriés et je souhaite à tous de vivre cette belle aventure. N’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux et à vous abonner à la newsletter pour lire les nouveaux articles. A bientôt
Merci beaucoup pour cet exposé si clair. Mon mari et moi, nous nous préparons à immigrer au Canada et vous lire me permet de prendre en compte certains points que j’ai sous estimé (tel que parler l’anglais).
Nous y tenons et espérons que tout se passera bien.
Merci
Bonjour, Merci pour votre retour. Effectivement, l’anglais est important, en particulier dans certains domaines. toutefois, j’ai trouvé un travail où le bilinguisme n’est pas utile. Par contre, je sais que ce sera important si je souhaite un jour changer de job. Commencez à prendre des cours si vous le pouvez. En tout les cas, bienvenue au Québec !
Bonjour,
Juste deux mots… MERCI et BRAVO pour votre blog.
Quelle clarté ! Quelle précision ! C’est un puit d’informations concrètes et accessibles.
Nous venons avec ma femme la semaine prochaine pour trouver des réponses à nos doutes. Mais vous en avez déjà beaucoup levés. Encore une fois merci et au plaisir de vous rencontrer pour des échanges précieux.
Pierre-Yves et Stéphanie
Bonjour à vous 2,
Votre commentaire me fait chaud au coeur. C’est vos commentaires qui me poussent à continuer à partager nos expériences. Moi aussi, lors de nos démarches, j’aurai tant aimé avoir des réponses précises. D’où ce blogue. Et je vois que le but est atteint.
Je vous souhaite une beau voyage exploratoire et bon courage dans vos démarches. C’est un beau projet et il ne faut pas se décourager. Le Québec a tant à offrir.
Merci pour les informations. Mon rêve est de travailler au Canada. Je parcours vos écrits pour avoir la bonne méthode et réussir mon pari.
Merci énormément pour tous ces éclaircissements et les précieuses informations sur le Québec.
Cette merveilleuse province est un endroit idéal pour vivre et élever une famille.
Moi-même, je suis intéressé par le projet de travailler et de vivre au Québec.
Bonjour , je suis tombé sur votre blog en cherchant « informaticien français montreal blog 2020 » sur Google. Il est super bien fait, amusant, direct ..( S’expatrier au Canada est une id de ma femme que j’ai approfondie depuis 5/6 mois – Marié, 2 enfants ) Donc je suis en cours de rupture conventionnelle, et on compte venir mais entre temps, le COVID a mis un coup de frein énorme à l’économie mondiale mais cela ne nous décourage pas (projet familial)
On compte commencer les démarches dans 3/4 mois.. Que pensez vous du marché de l’emploi dans l’IT (pour moi) et restauration (ma femme) en ce moment ?
Merci d’avance pour vos conseils.
Bonjour,
Merci pour votre retour sur le blogue et bravo pour ce beau projet. Comme tous les pays, le Canada est touché par la pandémie et l’économie aussi. Toutefois, les activités repartent déjà et les recrutements reprennent dans de nombreux secteurs. L’informatique a toujours été un secteur en fort développement. Vous pourriez participer aux journées du Québec pour rencontrer des entreprises qui recrutent. Pour la restauration, c’est un secteur des plus impactés par cette situation. Mais les québécois sont particulièrement adeptes des repas en extérieurs et cela reviendra sans doute très vite.
Bonne continuation dans votre beau projet.
Bonjour Christel,
Un grand merci pour le blog détaillé , très bien fait. Je suis arrivée début juillet 2020 pour suivi de conjoint.
Vos conseils vont bien m’aider pour trouver un travail, surtout n’étant pas installée dans la grande métropole qu’est Montréal.
Bonne rédaction pour les autres articles.
Il fait tellement bon que j’ai du mal a croire qu’il y aura 1m de neige dans les rues dans 3 mois.
BAV
Bonjour Laurence,
Tout d’abord bienvenue au Québec. Ensuite, merci pour ce retour. Je suis toujours ravie de voir que mes articles peuvent aider les nouveaux arrivants.
Le Québec est tellement différent en été et en hiver que c’est à peine croyable. Profitons bien de la chaleur car effectivement, bientôt, le vert fera place au blanc et à la neige. Mais c’est aussi très plaisant.
N’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux.
Bonne installation et au plaisir
Christel
Avant tout MERCI !!
Vous écrivez ce que beaucoup cherchent à savoir, à comprendre et apprendre. Moi la première ! Départ prévu janvier 2022 pour Montréal et votre blog est une mine d’informations qui valent de l’or 🙂
Merci à vous, profitez bien et continuez de nous faire voyager, découvrir ..
Bonjour Sandy,
Merci pour ce retour encourageant. C’est toujours agréable de savoir que mon partage d’expérience est bénéfique pour les futurs immigrants. Je vous souhaite une bonne continuation dans vos préparatifs et bienvenue au Québec !
En attendant, suivez-nous sur les réseaux sociaux pour découvrir les bons plans.
Merci infiniment pour ces articles très enrichissants et qui nous permettent, à nous futurs immigrants, de savoir à quoi s’attendre. Nous arrivons à Montréal mi octobre (nous sommes également 5)… j’en suis à une trentaine de candidatures (aucune réponse positive, plusieurs refus, un seul entretien en visio). Pourtant je suis bilingue, j’ai adapté CV et lettre de présentation à la mode canadienne. C’est désespérant. Je suis cadre commerciale et c’est un des CNP les plus recherchés: je suppose que c’est le manque de cette fameuse expérience canadienne qui fait fuir les recruteurs. Nous quittons une vie et une situation plus que confortable financièrement, et ce essentiellement pour l’avenir de nos enfants, mais cela devient angoissant.
Si vous avez des pistes, des conseils, je serai ravie de vous lire. Merci !
Bonjour,
J’étais dans le même cas en arrivant : une profession dans le top 3 des recherches. Pourtant, trouver mon &er emploi n’a pas été simple. La 1ere expérience québécoise est essentielle, sauf pour certaines professions comme les TI. Et l’obtenir n’est pas toujours facile. Quelques petits conseils : chercher une fois sur place avec une adresse et un téléphone canadien, utiliser le réseau (groupe expat, association accueil des immigrants, voisins…) et LinkedIn, regarder les offres de remplacement (elles débouchent souvent sur d’autres emplois), accepter un mandat inférieur (les évolutions sont rapides)…
Il faut rester positif, car le manque de main d’oeuvre est une réalité et le marché de l’emploi dynamique.
Bonne continuation
Christel
Bonjour,
Merci pour ces articles. Une question: dans le cas de RP, est-ce que je dois trouver un emploi et commencer à travailler le plus tôt possible ou est-il possible d’entamer des études d’abord?
Bonjour,
Avec la RP vous avez les memes droits que les canadiens sauf le droit de vote. Donc vous pouvez travailler, étudier, voyager… Il y a juste un délai pour l’activation inscrit sur votre confirmation de RP. Félicitations et bienvenue