Tu souhaites un avis sur la vie au Québec? Installés en famille à Montréal depuis 4 ans, voici le bilan de notre immigration au Québec. Quel est l’impact de la pandémie, où en est notre situation professionnelle, comment se passent les études de nos 3 enfants, comment est notre vie sociale et quels sont nos projets d’avenir? Je vais tenter de répondre à ces questions en partageant notre expérience d’expatriés au Canada.
Avant de partir vivre au Québec, il est important de se renseigner pour connaitre la réalité de la vie au Canada, les avantages comme les inconvénients. Cela te permettra de préparer ton projet d’immigration au mieux, de découvrir ce qu’il faut savoir et qu’on ne dit pas dans les reportages ou les conférences sur le Québec. Même si notre expérience est sans doute spécifique, cela te donnera un avis sur la vie au Québec.
La pandémie a tout changé
Je ne peux pas commencer ce bilan de notre immigration au Québec sans parler de la Covid-19. Cette pandémie affecte beaucoup ce bilan.
Une crise sans précédent
Les 1er cas de Covid-19 ont été découverts en Chine fin 2019, il y a presque 2 ans. Et oui, cela fait déjà si longtemps que nous vivons sous la menace de ce virus. Trop longtemps.
Personne n’avait prévu que le monde allait totalement changer. Attention, je ne suis pas là pour exposer mes idées personnelles, ni pour provoquer des polémiques, mais pour te montrer qu’ici aussi la vie n’est plus la même. Le Canada, et en particulier le Québec, est assez extrême dans les mesures mises en place.
Je suis attristée de voir le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Cette crise sanitaire, devenue une crise politique et sociale, est sans doute bien plus profonde que beaucoup d’entre nous ne l’imaginent. Mais surtout, elle rend la vie d’expatriés plus difficile et nous confronte à certaines spécificités au Québec qui ne nous paraissaient pas aussi importantes avant cette pandémie.
Les médias influencent l’évaluation de la situation
Tout d’abord, les médias québécois sont très différents de la presse française. Ici, les journaux télévisés parlent essentiellement du Québec. Quand on parle de l’international, cela concerne très souvent un québécois : un sportif se distingue dans une compétition, un québécois vivant à l’étranger partage son avis, le candidat québécois aux élections fédérales. Au début, je trouvais ça plutôt sympa. Pourtant, à la longue, les sujets se ressemblent tous et tournent un peu en rond. Avec la situation actuelle, c’est devenu plus difficile à vivre. C’est important de connaitre ce qui se passe ailleurs, d’écouter plusieurs avis, de comparer les situations et les choix du gouvernement avec d’autres pays.
Au final, nous avons pris l’habitude de regarder les chaines étrangères pour continuer à nous informer et à essayer de comprendre. Nous suivons aussi les réseaux sociaux : c’est encore là que les publications sont les moins censurées. Bien que certaines personnes ayant exprimé publiquement leur avis se sont fermer leur compte, virer de leur travail ou radier de leur profession. Et que les publications qui contiennent le mot Covid affichent toutes automatiquement un message officiel du gouvernement.
La liberté de la presse existe-t-elle ?
Avec cette crise, je comprends désormais que les médias ne contestent absolument jamais le gouvernement. Ils font plutôt la promotion de leurs messages. Avant une annonce gouvernementale, les médias parlent du sujet pendant plusieurs jours, sans doute pour préparer les québécois ou tester les réactions. Les témoignages diffusés sont toujours du même avis. Aucun journaliste ne s’interroge ou ne remet en question les décisions du gouvernement. Les journalistes qui posent les questions au 1er ministre et son équipe sont tous triés sur le volet et demeurent les mêmes. Pas de reportage dans les hôpitaux, pas d’interview de médecins sur le terrain, pas débat avec des avis contraires.
Il est clair que la liberté d’expression n’est pas la même ici qu’en France et que, selon moi, cette crise ne fait que la réduire encore davantage.
Confrontation et contestation : des différences culturelles
Encore une fois, je te rappelle que je ne parle que de notre expérience et de notre opinion personnelle. Je ne cherche pas à critiquer, mais plutôt à partager nos constats et nos sentiments. Même si, en parlant avec d’autres français, ils sont souvent de notre avis. Les québécois n’aiment pas la confrontation. Ils la fuient. Ils expriment rarement leurs opinions publiquement. C’est pour cela que les français sont parfois jugés trop directs. Et que les québécois sont parfois jugés trop hypocrites. En fait, je crois que nos différences sont culturelles.
Les français sont habitués à débattre, à contester, à se battre pour défendre leurs idées. On nous l’enseigne même à l’école, avec les débats en classe, les dissertations et la philosophie. Dans les médias, on voit des reportages , des débats animés, des recherches de vérité, des scandales politiques… Au Québec, on apprend plutôt à ne pas contester les professeurs. Quand une société va bien, c’est agréable à vivre. Les québécois sont gentils, bienveillants, agréables à côtoyer au quotidien, heureux de vivre. Il n’y a jamais de discussions houleuses. Pourtant, en pleine pandémie, c’est plus compliqué. Les médias endoctrinent et stigmatisent, les avis divisent, les gens jugent et se déchirent.
Le Canada est reconnu pour prôner la tolérance, la diversité et l’inclusion. Mais pourquoi souhaite-t-on autant respecter les différentes cultures, origines et religions, mais absolument pas les avis divergents sur la Covid? Pourtant notre constat est très différent : aucune tolérance, une stigmatisation exagérée, des droits et libertés non respectés, le tout sous couvert de pandémie. Sans oublier l’incitation du gouvernement à la dénonciation. Ce ne sont pourtant pas les valeurs que défend le Canada.
Habitués ou résignés?
Certes, les médias ne proposent aucun débat, n’enquêtent pas sur le terrain pour diffuser des reportages (sauf quelques rares émissions), ne diffusent pas de témoignages contradictoires, ne vont pas en profondeur sur un sujet. Pourtant en période de crise, c’est primordial, non? Je crois que les québécois sont habitués à cette situation. Ils ne remettent absolument pas en question les informations publiées ou diffusées. Est-ce par excès de confiance, par habitude, par facilité ou par résignation? Je ne sais pas. Non seulement personne ne remet en question les informations diffusées, mais surtout on ne comprend absolument pas que tu puisses le faire.
J’accepte ces différences culturelles, mais je ne pourrais pas changer. Je continuerai à m’informer selon différentes sources, à me forger ma propre opinion, à exprimer mes idées et les défendre, à essayer de comprendre les avis de chacun. Et surtout à rester tolérante envers les autres. Et ce sont des valeurs que j’apprends aussi à mes enfants.
Sans voyage, l’expatriation est plus compliquée
Pourquoi immigrer au Canada ? Parmi nos motivations, l’avenir de nos enfants tient la toute 1re place. La qualité de vie et la sécurité suivent. Pour autant, choisir de s’expatrier n’est pas si facile. Nous avons accepté de quitter nos familles, nos amis, notre maison, notre travail et nos collègues. L’accessibilité du Québec depuis la France a eu son importance dans notre choix. Certes Montréal est à 6500 km, mais à seulement 8h d’avion, en vol direct, à des prix accessibles. De quoi programmer des retours en France et recevoir des visites de notre famille et amis.
Après avoir été interdits, les voyages sont compliqués
La situation a bien changé. Nos amis et familles ont tous annulé leur voyage. Aucune visite depuis 2 ans. Avec les frontières fermées pendant 18 mois, la quatorzaine payante à l’hôtel, les vaccins obligatoires pour voyager, la rareté des vols directs, l’augmentation des prix, les voyages sont passés de impossibles à compliqués. Bien sûr, la situation en France n’est pas meilleure. D’ailleurs, les 2 pays suivent les mêmes mesures à quelques jours près.
Beaucoup de français ont choisi de retourner définitivement en France. L’isolement social lié aux confinements à répétition, l’éloignement de la famille, la perte d’emploi ou les cours à distance ont eu raison de leur motivation. Nous ne souhaitons pas rentrer en France. Mais nous nous sentons isolés, piégés dans ce nouveau pays, loin de nos proches, inquiets en cas d’urgence familiale. On n’a même plus la même envie de recevoir du monde. La situation peut évoluer à tout moment. Le confinement peut reprendre et les règles changer sur simple décision d’un homme au pouvoir. Et puis, quel intérêt de faire découvrir le Québec ou le Canada ainsi?
Ma situation professionnelle est positive
Laissez-moi aborder d’autres points plus positifs de ce bilan de notre immigration au Québec. Commençons par ma situation professionnelle. Après avoir affronté les difficultés que rencontrent beaucoup d’immigrants au Québec comme la reconnaissance des diplômes, la célèbre 1re expérience québécoise, la fréquente sur-qualification (voir mon dernier bilan), je profite désormais des avantages du travail au Québec.
J’ai changé de job en pleine pandémie
En janvier 2021, j’ai changé de job. Même en pleine de pandémie, le marché de l’emploi est toujours resté dynamique dans de nombreux secteurs. J’ai décroché un nouvel emploi à la hauteur de mes diplômes et expériences.
Après 2,5 ans sur la marché du travail, grâce à la confiance de mes employeurs, j’ai démontré mes compétences et évolué rapidement. D’abord en interne avec le remplacement de ma directrice pendant son congé de maternité (le congé de maternité est d’1 an au Québec). Faisant face à la pandémie, mon employeur a réduit les effectifs de mon service, malgré l’importance de la communication en gestion de crise. Le travail s’est alors intensifié. Et le télétravail a pointé les faiblesses de gestion de la structure.
J’ai donc choisi d’explorer les nombreuses opportunités que le marché du travail québécois offre. Dotée d’une expérience québécoise significative, d’un titre de directrice, de recommandations solides, j’ai mis en avant mes qualités professionnelles et personnelles pour décrocher mon nouvel emploi, en quelques semaines à peine.
Les conditions de travail sont tellement agréables
Actuellement, ma situation professionnelle est supérieure à celle lors de mon départ de France. J’aime vraiment mon travail et mon employeur prend soin de moi. Ce n’était pas le cas en France. Et toi? Pars-tu au boulot avec plaisir? Parles-tu de ton employeur en positif? Es-tu fier de travailler pour lui? Es-tu reconnu dans ton travail? Obtiens-tu souvent des augmentations salariales? Peux-tu évoluer comme tu le souhaites? Ici, tout ça est possible et même normal. C’est pour ça que nous sommes venus au Québec.
Après 11 mois en poste, malgré le télétravail imposé depuis mon entrée en poste, je savoure chaque jour les avantages du monde du travail au Québec. La rareté de la main d’oeuvre est de + en + forte. Les employeurs prennent conscience de l’importance de leurs employés. La rétention du personnel est au coeur des stratégies des employeurs : flexibilité des horaires, avantages sociaux, rémunération compétitive deviennent incontournables.
J’apprécie le respect de l’Humain au travail
Pour ma part, ce qui fait la différence aujourd’hui, c’est la place de l’Humain. J’apprécie les valeurs de mon entreprise, l’ambiance de travail, la bienveillance et le soutien de la direction générale en cette période de pandémie. Chacun est respecté, les succès sont soulignés et les promotions sont possibles. En tant que chef de service, je peux favoriser l’esprit d’équipe pour atteindre les objectifs et accompagner mes collaborateurs dans leur développement professionnel. Nous avons offert une promotion à une collaboratrice, juste 1 mois avant son départ en congé de maternité. Impensable en France.
Il existe même un comité de santé qui prend soin de nous et propose régulièrement des activités gratuites: cours de yoga, conférences sur la nutrition ou la gestion du budget, défis sportifs en équipe, coaching pour réduire le stress… Pour la rentrée, la direction générale nous a livré une surprise à la maison : un coffret de jus de fruits frais pour booster notre énergie. Enfin, pour la fin d’année, ce sera un lunch festif et un coffret cadeau.
Nous sommes toujours en télétravail. Bien sûr, nous pouvons nous rendre au bureau si nous le souhaitons, mais il n’y a pas grand monde. Pour le retour au bureau obligatoire, dès le mois de janvier, la direction a choisi un mode hybride : 2 j / semaine minimum en présentiel. Bien hâte de rencontrer tous ceux que je ne connais pas. Et il y en a encore beaucoup!
Les enfants poursuivent leurs études
Le plus jeune est au secondaire
Eliot, le plus jeune de nos enfants, est en 4e secondaire. Plus qu’un an de collège et ce sera le cégep. Après de nombreux mois à distance l’an dernier, il retourne en cours en présentiel à temps complet depuis la rentrée. Une bonne nouvelle pour lui comme pour nous. Non seulement il retrouve ses copains, mais il est peut refaire du sport. En section concentration sport, c’était assez compliqué à distance. Certaines mesures mises en place pendant la pandémie se poursuivent. Par exemple, il débute les cours plus tard et les heures de lunch sont différentes selon les niveaux. Cela permet de limiter la concentration d’élèves au même endroit aux heures de pointe. Ce qui lui convient très bien : les ados n’aiment pas trop se lever tôt.
Les jumeaux vont toujours à l’université
Nos fils poursuivent leurs études avec brio malgré les difficultés rencontrées au cours de la dernière année: confinement, cours à distance, examens en ligne, absence d’activités essentielles à la vie étudiante comme les 4@7, les soirées, les associations, les compétitions étudiantes…
Leurs cours sont encore majoritairement à distance. En réalité, les écoles ont le choix. Mais certains établissements préfèrent la facilité, les enseignants comme les dirigeants. Pourtant de nombreux jeunes ont décroché et beaucoup d’étudiants étrangers sont rentrés dans leur pays. Sans parler de la santé mentale des jeunes qui est au plus bas. Son diplôme en administration des affaires en poche, Arthur a eu plusieurs offres d’emploi. Il a pourtant choisi de poursuivre ses études, avec une maîtrise en marketing numérique. Hugo termine son BAC en génie informatique.
Les jeunes sont sollicités par les employeurs pendant leurs études
Hugo a effectué un stage cet été, exclusivement en ligne. Au Québec, les stages sont bien différents de la France. Les stagiaires sont bien rémunérés, effectuent des mandats encadrés, remplissent des fonctions précises et sont traités comme les autres employés. Les employeurs peuvent percevoir des aides et cherchent les meilleurs étudiants, ce qui les poussent à proposer des salaires concurrentiels : 22$/h et des avantages sociaux pour mon fils. Les sessions d’études se terminent en avril, ce qui lui a permis de faire 4 mois de stage. Son employeur, ravi de sa performance, lui a proposé de poursuivre à temps partiel et demandé de le rappeler dès son diplôme en poche pour lui offrir un poste.
Arthur a trouvé un stage à temps partiel pendant sa dernière session d’études. Il travaillait 15h / semaine, ce qui lui a permis de combiner théorie et pratique. Là aussi, son stage était en ligne et rémunéré. Et il a même reçu une proposition d’embauche pour l’été. Toutefois, pour varier ses expériences, il a choisi un autre emploi d’été. Il était coordonateur marketing au sein d’une start-up en recrutement : conception de la stratégie marketing numérique et gestion des réseaux sociaux. Il a lui aussi reçu une proposition de poursuivre à temps partiel à son retour aux études. Offre qu’il a acceptée.
Ils sont tous 2 ravis de leurs expériences professionnelles. Et désormais conscients qu’ils n’auront aucun mal à trouver un emploi à la fin de leurs études. Ils auront même le luxe de pouvoir choisir leurs conditions.
Notre vie quotidienne se partage entre Montréal et les régions
Abordons, dans ce bilan sur notre immigration au Québec, le quotidien. Nous vivons à Montréal. Nous profitons des we et des vacances pour découvrir le Canada un peu + chaque année. Ça tombe bien puisque les voyages étaient interdits depuis début 2019.
Nos 3 enfants se plaisent beaucoup ici. Ils se sont tous bien intégrés et ont lié de belles amitiés. Et l’hiver? On le supporte tous très bien, même moi la frileuse. Il suffit de bien s’équiper et surtout d’apprécier la beauté de cette saison. Les enfants l’attendent même avec impatience pour profiter des activités hivernales, notamment le hockey.
Notre vie à Montréal
Nous sommes propriétaires et on se sent très bien dans notre maison. Heureusement car le confinement à 5 est compliqué. Nous habitons un quartier résidentiel au coeur de l’île de Montréal.
Les enfants sont proches de leurs universités et collège. Ils apprécient la vie urbaine : la facilité des déplacements en transport en commun, à pied ou à vélo, la gratuité des structures de loisirs (tennis et soccer en été, aréna de hockey en hiver), la diversité des bars et restaurants, l’accès aux événements culturels, la sécurité de la ville, la proximité des copains….
Pour nous les adultes, notre point de vue sur la vie à Montréal a changé. Avec la pandémie, les avantages du centre-ville ont disparu. Nous aimions Montréal pour ses festivals, son effervescence, ses bars et restaurants, ses événements culturels… Les bars et restaurants ont fermés, les fermetures temporaires et confinements à répétition ont eu raison des petits commerces. Les bureaux sont vides. Le tourisme qui faisait vivre la ville a été interdit. La ville est devenue déserte, triste et sale.
Depuis cet été, la vie de la ville reprend peu à peu. Les terrasses sont ouvertes, certains bureaux ont repris du service, les animations extérieures reprennent peu à peu. Heureusement. En réalité, nous avions déjà le projet de quitter Montréal après les études des enfants. Maintenant, c’est limpide. Après plusieurs années dans cette grande métropole, nous souhaitons retrouver la vie d’une petite ville, calme et proche de la nature dès que possible.
Partir en we pour profiter de la nature
Cette dernière année, le dépaysement est devenu vital. Même si Montréal propose de nombreux parcs et lieux surprenants, nous quittons la ville dès que possible pour profiter de la nature du Québec.
Mais comme tous les Montréalais ressentent la même chose et aiment partir le we, sortir de la ville peut devenir un véritable cauchemar. Tu dois partir tôt le matin et rentrer tard le soir. Je sais que ce sont les inconvénients de toutes les grandes villes. Mais avec seulement 3 ponts pour sortir de l’île, une saison des travaux concentrée sur quelques mois, des montréalais confinés pendant des mois, les problèmes de circulation sont de pire en pire.
Malgré tout, nous en profitons dès que possible. On adore les we au chalet en famille ou entre amis, les circuits en vélo (électriques pour n’avoir que le plaisir) sur les berges du Saint-Laurent ou le p’tit train du Nord, les randos dans les parcs nationaux. Nous avons pris la carte annuelle des parcs Sépaq pour profiter pleinement des grands espaces de la Province. Nous apprécions particulièrement le parc du Mont Tremblant et le parc du Mont Saint-Bruno.
Découvrir les régions et leurs spécificités locales
Nous avons intégré un groupe de road trip en décapotable. Les membres proposent des circuits un peu partout au Québec. Une belle occasion de profiter des paysages en région, de rouler sur de belles petites routes, de déguster les produits locaux et de découvrir des lieux incroyables : route des vins (et dégustation), culture d’asperges ou cidrerie, visite privée de la centrale électrique Beauharnois, tour du lac Saint-Jean, randonnée couleurs dans les Laurentides…. Cela nous a permis de passer des journées extraordinaires et de rencontrer des québécois de différentes villes.
La saison des couleurs a été exceptionnelle cette année. Elle a été plus longue que les autres années, ce qui nous a laissé le temps de programmer plusieurs sorties pour les admirer. Les Laurentides, comme d’autres régions, offrent des couleurs étonnantes. Quel spectacle!
Nos vacances au Canada
L’an dernier, pour les fêtes, nous sommes partis à la montagne dans un chalet rustique et cosy, proche de Québec.
Nous avons profité des stations d’hiver des alentours : le Mont Saint-Anne et surtout l’incroyable domaine skiable du Massif de Charlevoix.
On a aussi revisité la ville de Québec si jolie pour le temps des fêtes et la région de Charlevoix que nous adorons : la rue principale de Baie Saint-Paul, la plage et le manoir Richelieu de La Malbaie, Petite-Rivière-Saint-François village au bord du Saint-Laurent.
Cet été, j’ai pu prendre 3 semaines de vacances. Incroyable après seulement 6 mois en poste. Non seulement mon employeur offre 5 semaines de vacances, mais elles sont applicables dès la 1re année. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris 3 semaines consécutives. Et c’est très agréable.
On a voyagé à travers la province de l’Ontario : pique-nique sur la plage de Sandbanks, visite des vignobles de Niagara-on-the-Lake et séjour à Toronto. Tu peux d’ailleurs retrouver nos incontournables en Ontario. Puis, nous avons profité de la vie de chalet dans les Laurentides, au Chalet du Tour du Lac : baignade et activités nautiques grâce au quai privé, randonnées nature, barbecues entre amis et marshmallow grillés autour du foyer extérieur.
Nous aimons toujours autant profiter de la nature et l’immensité de ce pays. Chaque saison nous offre des spectacles tellement différents. Je n’arrêterai jamais de m’émerveiller devant cette beauté! Et de la partager avec vous sur Instagram.
Le système de santé au Québec
Comment est le système de santé au québec? C’est toujours la question que se posent les expatriés, notamment les français. Confiante depuis notre arrivée et avec une expérience plutôt positive, aujourd’hui ce système montre des faiblesses. La pandémie a mis en évidence la fragilité du système, les problèmes de gestion, les difficultés du personnel soignant et les incohérences des décisions gouvernementales au fil des années.
Au début de la crise sanitaire, les hôpitaux ont été débordé, comme dans chaque pays. L’affluence de malades, la méconnaissance du virus, la transmission du virus expliquaient les attentes interminables et le désarrois du personnel des hôpitaux. Ensuite, la situation a empiré. Désertion des aides soignantes et infirmières, fermeture de lits en soin intensif et réduction des budgets malgré la crise. En fait, les problèmes ne viennent pas tous de la pandémie, mais ils ont été mis en lumière.
Du positif bien sûr, mais des inquiétudes
Pour commencer, notre récente visite aux urgences, dans un hôpital des Laurentides, pour un problème assez sérieux, a été positive. Prise en charge 5 minutes après notre arrivée, examens dans l’heure, résultats dans les 3 heures. Par contre, contrairement à ce que les médias disaient, les urgences étaient vides. Seul bémol, on nous a renvoyé chez nous, sans nous donner de diagnostic médical. Je crois qu’en France nous serions restés en observation au moins 24h… Au final, on a obtenu le diagnostic par téléphone quelques heures plus tard.
Pourtant, prendre un RDV médical devient juste impossible. Par chance, nous avons un médecin de famille. Mais les consultations se font majoritairement par téléphone et les délais d’attente deviennent ingérables (2 à 3 mois). Quant aux spécialistes, c’est encore pire. J’attends ma convocation pour une mammographie depuis des mois. Et ne parlons pas des opérations reportées sans cesse. C’est parfois effrayant.
Notre réseau social s’agrandit
Pas facile de créer un nouveau réseau d’amis en s’expatriant. Nos enfants sont grands, ce qui limite les occasions de rencontrer du monde. Bien sûr, j’ai côtoyé des collègues extraordinaires, dont certains sont devenus des amis. Nous avons découvert des voisins français très sympathiques. Nous avons rencontrés d’autres expatriés installés à Magog qui sont devenus des amis. Mais les nouvelles rencontres sont compliquées avec le confinement. Le développement des relations est difficile avec une interdiction de recevoir chez toi pendant des mois.
Heureusement, notre groupe de road trip nous a permis de découvrir le pays, mais aussi de rencontrer des personnes extraordinaires. Nous avons même tissé des amitiés profondes. Cet été nous sommes partis (re) visiter l’Ontario avec un couple d’entre aux. Et croyez-moi, le voyage accompagné de Québécois est très différent. Nos nouveaux amis ont partagé leurs coups de coeur avec nous. Ce qui nous a permis de découvrir de lieux extraordinaires.
Nos projets d’avenir sont mitigés
Bien sûr, pour terminer ce bilan sur notre immigration au Québec, je vais vous parler d’avenir. Notre avenir est combiné de projets à court terme et d’incertitudes à long terme.
Notre demande de citoyenneté est lancée
Arrivés en 2017 avec le statut de résident permanent, nous souhaitions nous installer définitivement au Canada. Notre objectif : devenir citoyen canadien. Ce statut est définitif et nous donne le droit de vote. Notre dossier de citoyenneté est désormais en cours. Après nos 1095 jours de présence sur le territoire, nous avons envoyé notre dossier en mars 2021. Les étapes sont nombreuses et le processus est long. Nous venons tout juste de réussir l’examen de citoyenneté, preuve de notre connaissance du pays. Encore quelques vérifications, beaucoup d’attente et ce sera la cérémonie officielle pour devenir canadien.
Pour en savoir +, consulte le billet Comment obtenir la citoyenneté canadienne?
Le choix du Québec est-il toujours judicieux?
Nous ne regrettons absolument pas notre choix de nous installer au Canada. Avec du recul, la province du Québec n’est pas forcément la plus pertinente. Certes la langue facile l’intégration, mais la province est particulière. Les québécois se sentent différents. Ils veulent être différents. Au risque d’en faire parfois trop. Les professions sont règlementées, les diplômes doivent être reconnus, les impôts sont plus importants, le système de santé est très fragile, les immigrants ne sont pas toujours les bienvenus, l’administration est lourde.
D’ailleurs, de + en + de français choisissent de partir dans une autre province, comme l’Ontario. Les programmes d’immigration sont + simples et surtout beaucoup + rapides. Des amis ont décidé de quitter le Québec pour l’Ontario qui leur propose une résidence permanente en – 6 mois. Pour nous, aucun intérêt de tout quitter aujourd’hui, d’autant que nous sommes arrivés avec la résidence permanente. Nous restons dans la belle Province.
L’avenir à long terme au Québec nous préoccupe
Pourtant, il est vrai qu’aujourd’hui nous ne reconnaissons plus le pays que nous avons choisi. Les avantages sont toujours nombreux (voir mon bilan avant la pandémie) : les conditions de travail, le coût de la vie, la sécurité, l’importance de la nature, l’immensité des espaces… Mais les inconvénients ne cessent d’augmenter. Sans doute parce que la pandémie nous en a fait prendre davantage conscience. Cette crise nous fait douter sur le long terme. Les choix du gouvernement ne nous conviennent pas toujours. La vie que nous offrons à nos enfants ne nous séduit plus. Le système de santé du Québec nous inquiète. Les structures d’accueil des séniors nous effraient. Les pertes de liberté nous révoltent.
Pour autant, la France n’est pas mieux. L’Europe, l’Australie et de nombreux pays suivent le même mouvement et prennent les mêmes directions. Nous n’avons pas de solution miracle. Aujourd’hui, on se sent pourtant un peu piégés. Sans aucune intention de retourner en France, nous prévoyons de rester au Québec pour permettre à nos enfants de terminer leurs études. Par la suite, il sera temps de refaire de nouveaux projets selon le contexte. Nos enfants iront-ils vivre ailleurs? Quelle sera la situation de la Covid? Comment notre santé évoluera-t-elle? Restons positifs et profitons de la vie au jour le jour.
J’espère que cet article te permettra d’avoir une meilleure idée de la vie au Québec. Attention ce n’est que notre avis, lié à notre histoire, notre parcours, nos valeurs, notre situation… Mais être transparente a toujours été très apprécié de mes lecteurs. Alors RDV pour le prochain bilan.
Découvre mon dernier bilan Avis sur la vie au Québec avec des témoignages d’autres expats, le bilan avant la pandémie Mon bilan 3 ans et 150 différences qui changent ta vie.
Merci pour ce partage d’expérience et ce bilan de cette étrange période sanitaire que nous avons traversé. Je me suis posé la question, à la fin de la lecture de tes impressions, si au titre d’expatrié depuis 2 ans, récemment admis Résident Permanent, j’étais heureux ici. La réponse est non! La pandémie a souligné une différence culturelle profonde qui nous marginalise. Nathalie, ma femme Canadienne, après 20 années passées en France, a retrouvé ses racines et est redevenue très Québécoise. Et moi je suis resté très Français. Cela a participé à ce sentiment « d’isolement » qui me donne l’impression d’être marginal, tant nos racines culturelles sont différentes. Si je devais à titre d’exemple résumer, je dirais que se révolter ici contre des décisions qui ont été prises pendant cette pandémie ou à minima l’exprimer est incorrect, presque inacceptable. Pas facile pour un marseillais de ne pas l’ouvrir alors on s’étouffe un peu.
Bises et à bientôt
Bonjour Stéphane,
Pour nous aussi il est difficile de ne pas pouvoir exprimer nos idées sans perdre des amis (oui certains ne veulent plus nous voir) ou être stigmatisés. S’interroger sur les décisions, essayer de comprendre, découvrir les incohérences du discours… et pouvoir en discuter librement pour que chacun défende ses idées. Aujourd’hui, on évite le sujet. Même si c’est difficile de comprendre nos différences culturelles, nous devons rester tolérant. Et profiter du positif de ce pays.
A bientôt
Bonjour,
Quel magnifique article, votre bilan est si complet et sans langue de bois. Vous nous donnez les avantages et les inconvénients et mettez bien le point sur cet avant-après covid et les changements problématiques qui ont eu lieu. Je suis totalement d’accord avec vos interrogations. Nous sommes dans une démarche pour venir au Québec et ce bilan conforte ce que je pensais. Malheureusement, il n’y a aucun Eldorado et surtout depuis cette pandémie. Les mesures liberticides et la perte de libre choix de plus en plus restreinte partout, mais au final il ya quand même des choses qui font que le Canada peut nous apporter un souffle de liberté dans ce monde si dur. Je pense à la nature, au fait de pouvoir changer de régions, l’anglais, la proximité des États-unis, les road trip infinis et tant d’autres choses…
Alors merci pour ce bilan si bien écrit et si sincère, cela nous aide beaucoup à plus prévoir ce qui nous attend et surtout de ne pas tomber dans le tout positif ou tout négatif comme certains. Je partage vos inquiétudes et j’espère que le monde post pandémie sera un monde meilleur et que nos enfants pourront voir les éclaircies après ces moments difficiles.
Je vous souhaite le meilleur et que vous puissiez vous épanouir pleinement en famille.
Bonjour Sandra,
Merci pour ce retour. C’est toujours agréable de voir que mes articles sont appréciés. Celui-ci a sans doute été le + difficile à écrire. Comment traduire notre sentiment sans tomber dans la polémique, comment prendre du recul pour analyser la situation, comment trouver du positif dans cette situation si compliquée ? Je suis d’accord avec vous : la Canada offre encore des avantages comme la nature, la sécurité, le développement économique et un emploi pour nos enfants. Ce sont les raisons qui nous poussent à rester et en espérant que le reste va finir par rentrer dans l’ordre.
Bonne continuation dans ce beau projet.
Christel
Bonjour Christel,
Waouaw franchement si j’avais dû écrire un article parlant de notre expérience de vie au Québec et si je savais écrire aussi bien, en étant honnête mais sans créer de polémique inutile et bien j’aurais écris à peu près la même chose !!!
Nous sommes au Québec depuis 2008, citoyens canadiens depuis 2016, au Saguenay jusqu’en 2019 et près de Salaberry-de-Valleyfield depuis. Et franchement déménager à l’autre bout de la province juste avant une pandémie, pour se faire de nouveaux amis, surtout ici, c’est pas le top !!!
Heureusement on en a bien profité avant…
On n’envisage pas de revenir en France et rester au Canada devient de plus en plus compliqué de jours en jours, mais il faut rester fort et trouver la solution.
Si lors de vos road trip, vous passez par Sainte-Barbe sur le bord du lac Saint-François, ne vous gênez pas pour nous faire signe !!!
Bonjour Laurence,
Merci pour ce superbe retour. Effectivement, le but de mon article est de parler de notre expérience et ressenti, sans créer de polémique. Je suis toujours heureuse de voir que nous ne sommes pas seuls à trouver l’expatriation plus difficile en ces temps.
Et merci pour votre invitation. Rdv cet été lors de la reprise de nos road trip au Québec.
En attendant n’hésite pas à nous suivre sur les réseaux sociaux et à me faire signe pour que je puisse te suivre aussi si cela te dit.
Bon courage
Christel
Bonjour Christel,
Nous sommes en plein choix de « On part ? » « On ne part pas ? » et j’avoue que certains passages de ton bilan m’ont attristé, voir freiné dans mon élan.Mais finalement, le constat est le même ici en France sur la privation de certaines libertés et le changement de comportement des gens; cette crise sanitaire à changer le monde entier.
Ensuite, je me dis que si on arrive maintenant, sans avoir connu le « avant », ça sera peut-être moins difficile puisque qu’on aura aucun point de comparaison possible.
Nous faisons le choix du Québec, car nous souhaitons transmettre des valeurs à nos enfants que nous ne trouvons pas en France et qui sont présentes au Québec. En espérant qu’elles le soient toujours malgré la covid.
On se dit, tout comme toi, que l’avenir de nos enfants ne pourra qu’être meilleur là-bas, avec des portes ouvertes sur un horizon plus large qu’en restant en France.
Merci pour ton témoignage, il nous aide à garder la tête sur les épaules et ne pas se faire griser par un potentiel ElDorado 😉
Au plaisir
Bonjour Charline,
Effectivement ce bilan est personnel mais juste. Je parle du positif comme du négatif. Cela permettra aux futurs expats de connaitre les enjeux auxquels ils seront confrontés. Et depuis la crise, de nouveaux se dessinent. L’acceptation dépend de tes valeurs, de tes attentes, de ta résilience. Tout est question de choix personnel. C’est sur que l’avenir professionnel est plus attrayant ici. Mais l’absence de libertés est plus importante aussi. Et les québécois se résignent beaucoup plus vite. Alors à chacun de voir. Je respecte les avis de tous.
Bonne réflexion,
Christel
Vraiment très intéressant comme retour d’expérience. Merci.
Bonjour
Franchement chapeau pour votre article et votre blog !!!!
Ça fait plusieurs années que l’on a l envie de s’expatrier au Canada et la on commence à se renseigner sur le processus d’immigration et toutes les démarches à effectuer et on se dit que ça va pas être coton 🙂
La France se dégrade à la vitesse grand V : ça fait peur, on ose même plus aller faire les courses au supermarché avec des augmentation démesurées!!!! Et on parle pas du prix du carburants etc…..
On a bien conscience que tout ne va pas être doré là bas mais beaucoup de choses sont tellement plus attractive qu’en France que ça nous pousse à envisager notre départ plus rapidement en espérant que tout se passera bien.
En attendant merci pour vos belles photos et votre page Facebook
Je vous souhaite pleins de belle choses pour la suite
Sabrina
Bonjour Sabrina,
Merci pour ce gentil retour sur mon blogue. J’essaie de partager notre expérience pour aider les futurs immigrants. J’entends votre avis sur la France, mais attention au Québec les prix ont aussi explosé, sans doute encore plus qu’en France. Il y a des points positifs comme la sécurité, l’économie et les conditions de travail. Mais aussi des points négatifs comme le coût de la vie, les démarches d’immigration lourdes et longues, la réglementation de certaines professions, le système de santé, les différences culturelles. Mais si vous êtes conscients de tout cela et que vous êtes motivés, foncez.
Concrétisez votre projet et bienvenue au Québec
Christel
Bonjour,
Est-ce que aujourd’hui vous êtes toujours au canada?
Bonjour, Oui et nous sommes désormais citoyens canadiens.